Ahurissant, pour le moins, ce qui se passe à Mers El-Kébir en matière d'électricité. Plusieurs quartiers de cette commune, dont notamment Haï Ezzouhour (Jeanne d'Arc) et une partie de Haï Ouarsenis (ex-plateau Saint-Georges) sont quasiment plongés dans le noir, depuis vendredi dernier. C'est, plus précisément, l'alternance entre la rupture totale d'électricité et la chute de tension en deçà d'un niveau tel qu'aucun appareil électroménager, le téléviseur compris, ne marche. A l'origine de ce jeu de noir et clair-obscur, déconcertant au plus haut point pour des centaines de foyers en ces premiers jours du mois du jeûne, des agressions à répétition sur le réseau électrique qui alimente cette région. En effet, sollicité par des habitants d'un pâté de maisons illicites pour la plupart, situé au lieu-dit Jeanne d'Arc, un «dépanneur» privé, moyennant camion à échelle, n'a pas hésité à manipuler les câbles des poteaux pour détourner l'énergie électrique. Le pseudo-électricien, qui a agi de son propre chef, à l'insu total des services de la Sonelgaz, a ainsi réalisé un dispositif conducteur connecté en parallèle avec une partie d'un circuit pour dériver une fraction du courant. Un shunt, selon le jargon de l'ex-EGA. Conséquence: la lumière a jailli dans les maisons branchées illicitement mais s'est éteinte dans le reste des foyers possédant compteur. Avant-hier, dimanche, le courant est revenu, mais la tension était trop faible, les lampes diffusant une lumière tamisée. Aucun appareil fonctionnant à l'électricité ne marchait, au grand dam des ménages. Le hic est que certains foyers légalement branchés au réseau ont eu recours au «dépannage» auprès des nouveaux voisins d'à-côté à coups de câbles. Le point à partir duquel s'est produit l'acte autant frauduleux que dangereux représente maintenant une vraie toile d'araignée, qui donnera certes le tournis aux équipes d'intervention de la Sonelgaz pour rétablir la situation. Alertés sur ces incidents graves, les services de la compagnie nationale de l'électricité et du gaz, centre Es-Sénia, dont dépend le secteur de Mers El-Kébir, a affirmé, par la voix d'un responsable qui a requis l'anonymat, que le problème allait être réglé au cours de la journée d'hier (lundi), sans pour autant être en mesure d'aborder le sujet relatif aux actes d'agression commis sur le réseau au niveau de Mers El-Kébir, ainsi que les dispositions légales censées être prises par la compagnie pour sanctionner les auteurs de ces manœuvres prohibées.