Les autorités algériennes ouvriront mardi prochain pour 24 heures les frontières algéro-marocaines afin de laisser passer la caravane de solidarité avec Ghaza. C'est après de grandes tractations avec les autorités algériennes que les organisateurs de la caravane maghrébine de solidarité avec Ghaza ont réussi à avoir le quitus pour une ouverture de 24 heures des frontières ouest séparant l'Algérie du Maroc. Organisée par les pays du Maghreb, la caravane d'aides humanitaires aux habitants de Ghaza la palestinienne aura ainsi comme point de départ le Maroc. Elle sera accueillie le 30 septembre prochain aux frontières par des personnalités nationales notamment partisanes. Prévue pour le 22 septembre dernier, la caravane n'a pas pu se déplacer au temps voulu par ses organisateurs en raison de la lourde procédure qui devait être suivie pour la faire transiter par les frontières algéro-marocaines. Classée comme dossier d'une sensibilité absolue, la question de l'ouverture des frontières entre les deux pays a toujours provoqué des réactions vives parfois frôlant voire provoquant l'incident diplomatique. Pour l'histoire, les frontières algéro-marocaines sont fermées depuis 1994 sur une décision des autorités algériennes. C'est une réponse qu'elles ont voulue brusque et ferme à la campagne lancée à l'époque par les autorités marocaines à l'encontre des Algériens les accusant d'exporter le terrorisme vers leur pays. Une campagne qui, faut-il le noter, s'était intensifiée suite à l'attentat terroriste qui avait été perpétré la même année dans un hôtel à Marrakech. Rabat avait alors accusé ouvertement l'Algérie de l'avoir fomenté. Les Marocains ont décidé de suite d'instaurer le visa aux ressortissants algériens. L'Algérie, elle, a refusé d'accuser le coup froidement et montera au créneau en fermant carrément ses frontières ouest. Alger voulait faire ainsi d'une pierre deux coups, d'abord faire dans la réciprocité qui impose à acte politique adverse, acte politique égal ou plus, ensuite tenter de diminuer du niveau de la contrebande qui s'est confortablement installée dans cette région où des trafiquants notaires s'adonnaient depuis des lustres à la commercialisation illégale de marchandises algériennes sur les territoires marocains. Ce qui fait le plus mal, c'est que les contrebandiers continuent toujours de commercer des produits fortement subventionnés par l'Etat algérien. Ceci sans compter que ces frontières enregistrent le passage des plus gros trafics de drogue. Les Marocains ont déjà reconnu qu'avec cette fermeture des frontières, ils perdaient un minimum de 2 milliards de gains. Le représentant du MSP et animateur du mouvement de solidarité avec Ghaza nous a affirmé jeudi dernier qu'il sera présent jeudi 30 septembre prochain, aux frontières algéro-marocaines pour accueillir la caravane marocaine. Abderrazek Makri a, pour rappel, participé à la flottille de la liberté qui a été lancée à partir de la Turquie et qui a subi l'assaut meurtrier des militaires israéliens faisant 9 morts, tous des ressortissants turcs. La caravane marocaine s'arrimera à celle algérienne pour atteindre Tunis et plus tard Tripoli pour que les ressortissants de ces deux pays intègrent eux aussi le convoi. La capitale libyenne sera le lieu de ralliement de l'ensemble des participants de la caravane maghrébine de solidarité aux Ghazaouis. Notons que les organisateurs de la caravane sont toujours dans l'attente de l'autorisation des autorités libyennes. Commencera alors l'étape en direction de la Syrie. C'est précisément à Latakieh que la caravane s'engagera dans les eaux pour être dirigée vers El Arich, une localité égyptienne où des négociations seront entamées pour convaincre les autorités égyptiennes de laisser rentrer les aides à Ghaza par le passage de Rafah. Notons que ce sont les partis politiques d'obédience islamiste qui parrainent les initiatives de solidarité avec le peuple palestinien. On y compte les représentants entre autres du MSP, d'El Islah, d'Ennahdha et de l'Association des Oulémas. Ils pensent que c'est en acheminant des aides humanitaires vers Ghaza que le blocus que lui impose Israël depuis plusieurs années sera levé. Pour cette fois, ils ont décidé de leur acheminer particulièrement un important lot de véhicules utilitaires et des groupes électrogènes, ceci en plus des trousseaux scolaires, des vêtements d'hiver et des produits alimentaires. « Nous tenons à leur donner des véhicules et des groupes électrogènes, des matériels dont ils ont besoin, pour montrer que la caravane est politico-humanitaire », nous a précisé Makri il y a quelques jours. Les deux autres partis de l'Alliance présidentielle, à savoir le FLN et le RND, préfèrent ne pas trop ébruiter leur participation à cette caravane maghrébine pour des considérations qu'ils qualifient en évidence de « politico-idéologiques ».