Hier, 11h. Poste Akid Lotfi de Maghnia. Les barrières entre les deux pays ont été levées pour laisser passer près de 300 personnes et 115 véhicules chargés d'aide humanitaire pour la population de Ghaza. En foulant le premier le sol algérien Nasser Karim, un Palestinien réfugié en Grande-Bretagne, s'est exclamé, ému : « Merci à l'Algérie d'avoir permis de rouvrir les frontières pour une si noble cause. Tlemcen De notre bureau Nous sommes dans un pays frère où a été proclamé l'Etat de Palestine. Nous sommes chez nous. » 74 camions ont franchi le tracé frontalier facilement et ont eu un accueil chaleureux quand, subitement, pour un problème interne aux organisateurs de la caravane, le passage s'est fermé, créant une grande inquiétude. Des humanitaires interdits de passer ont, dans un premier temps, dénoncé les agissements d'un responsable qui les a reniés au Maroc en effaçant leurs noms. « C'est incompréhensible. Parce que nous avons passé la dernière nuit à Oujda dans des familles. Ce responsable nous a carrément disqualifiés, si j'ose dire. Mais nous sommes des humanitaires, nous ne sommes pas venus pour faire du tourisme. » On a frôlé l'incident diplomatique lorsque ceux qui étaient déjà passés se sont solidarisés avec leurs collègues. « Nous n'avons rien contre les autorités algériennes ni avec le grand peuple algérien, mais c'est pour dénoncer notre responsable que nous retournons d'où nous sommes venus. » Une heure plus tard, c'est grâce, entre autres, au député Mohamed Benhamou qui s'est avéré un intermédiaire d'une grande diplomatie que les choses se sont arrangées, permettant à tous les humanitaires de passer, sans exception, aux cris de « Allah Akbar » et de youyous. Le Croissant-Rouge algérien et la population du village Akid Lotfi, en collaboration avec l'APC de Maghnia, se sont chargés de la nourriture et de l'eau. Un geste fortement apprécié par les voyageurs, en grande majorité des Britanniques. Questionné sur l'absence de George Galloway, El Mokhtar Sabbah, le directeur de la caravane, Irakien d'origine, nous dira : « M. Galloway va nous rejoindre dimanche à Alger. Il a quitté le convoi au Maroc pour des raisons familiales et professionnelles. » Notons, enfin, que tous les véhicules de la caravane ont été approvisionnés en carburant gratuitement. Hier, les frontières s'étaient rouvertes pour une journée. Symboliquement…