Les habitants demeurant dans les localités côtières jalonnant le littoral Ouest de la wilaya sont rudement confrontés depuis des années à l'épineux problème du transport. L'irrégularité des véhicules de transport public assurant la navette entre Oran et les communes, situées sur le territoire de la daïra d'Aïn El Turck, ainsi que les lieux désignés pour les terminus sont vivement dénoncés par les usagers de cette partie de la wilaya. «Pour réussir à prendre un bus desservant cette ligne après 18 heures, à la station située au niveau de la cité Dar El Hayat, relève presque du miracle. En fin d'après-midi, les véhicules de transport public sont rares, voire inexistants, et nous sommes dans l'obligation de solliciter les services d'un taxi clandestin», a fait remarquer un fonctionnaire exerçant dans une société sise à Oran et demeurant dans le village côtier de Cap Falcon, avant de renchérir avec dépit : «cela fait près de 20 années que je fais le trajet dans les deux sens entre Oran et Aïn El Turck. C'est un véritable parcours du combattant et cela empire chaque année. En dépit de nos doléances, rien n'a été entrepris pour tenter d'améliorer cette situation». Les usagers dénoncent également et à l'unanimité l'insécurité prévalant au niveau du terminus du boulevard Stalingrad dans le quartier de Sidi El Houari. «Des délinquants commencent à rôder autour de la station dès le crépuscule. Personne n'ose intervenir par crainte d'être pris à partie par ces malfaiteurs. Ils n'hésitent souvent pas à monter dans le bus pour agresser les usagers, malheureusement au vu et au su de tout un chacun. C'est pour cette raison que la grande majorité des usagers préfèrent attendre leur véhicule de transport au niveau de la cité de Dar El Hayat. Cet arrêt est toutefois insuffisamment desservi le soir», a confié un autre habitant de ladite daïra. La surcharge des bus assurant cette ligne fait aussi partie des multiples contraintes auxquelles sont exposés les usagers. «Faire tout le trajet assis dans un bus entre Oran et Aïn El Turck est un rêve difficile à réaliser », explique un docker demeurant dans la localité de Bouiseville, avant d'ironiser : «j'ai d'ailleurs pris l'habitude de m'accrocher aux sangles». L'excès de vitesse pratiquée sur ce trajet par certains conducteurs de véhicule de transport public figure parmi l'une des nombreuses dénonciations des usagers. Selon leurs déclarations, ces contrevenants exposent au danger la vie des passagers pour gagner quelques minutes dans le but de refaire une bonne recette sur le trajet inverse. «Certains n'hésitent pas à dépasser les 100 km heure sur une route dont la vitesse est limitée à 80 km heure», a souligné un étudiant de la localité de St Roch. «Chaque année, j'appréhende la rentrée universitaire avec amertume en évoquant le calvaire qui m'attend pour rallier mon institut à l'USTO», s'est désolé notre interlocuteur. Toujours est-il que les usagers interpellent les autorités sur l'anarchie en termes de transport prévalant sur cette navette.