A l'issue des délibérations, une peine de deux années de prison ferme, assortie d'une amende de 20.000 DA, a été prononcée, hier, par le tribunal correctionnel d'Aïn El Turck, à l'encontre d'un prévenu, B.K., âgé de 29 ans. Son complice, B.A., actuellement en fuite, a écopé de 5 ans d'emprisonnement par défaut. Le représentant du ministère public a requis les mêmes peines de prison ferme. Selon les débats ayant caractérisé l'audience, il s'agit de deux malfaiteurs qui opéraient encagoulés dans la forêt de Madagh, située sur le territoire de la commune d'Aïn El Kerma, à quelques encablures de la sortie nord-ouest de la ville d'Oran. Les couples isolés constituaient leur cible préférée. Trois semaines auparavant, les «encagoulés» ont perpétré deux agressions au cours d'un intervalle de temps n'excédant pas 30 minutes. Dans un premier temps, ils ont attaqué un couple, B.M. et son épouse, A.R., pour tenter de les délester de leurs biens. Dans un ultime réflexe, la victime, un trentenaire, a réagi pour s'opposer à l'agression. Il est parvenu à les faire fuir en se défendant avec de grosses pierres. Déçus par cet échec, les «encagoulés» s'en prendront à un autre couple, A.M. et A.S., originaires de Chlef, qui pique-niquait à quelques mètres du lieu où s'est déroulée la première agression. Ils ont également été confrontés à la forte résistance de leur victime, un quinquagénaire. L'un des mis en cause, B.M., a été arrêté non loin des lieux de l'agression par une patrouille de la gendarmerie, alertée par les victimes. Hier à l'audience, les quatre victimes ont formellement reconnu leurs assaillants. «Sa cagoule est tombée dans la bagarre. Je suis formel, c'est bien lui », a fait remarquer BK. L'espace de quelques secondes, l'accusé, un escogriffe édenté originaire d'Aïn El Kerma, le fustige d'un regard chargé d'animosité avant de clamer « je suis innocent, M. le juge ». La compagne de B.M. a fait remarquer avec un ton de nervosité dans la voix : « pendant que mon époux était aux prises avec son compère, il a tenté de m'arracher mes bijoux ». Le président du tribunal jauge un moment le prévenu avant de lui demander: «qu'avez-vous à dire pour votre défense ? » L'accusé jure son innocence sans convaincre personne.