La conclusion d'un accord aérien «Open Sky» entre les Etats-Unis et l'Algérie dépend des autorités algériennes. C'est ce qu'a clairement laissé entendre le Secrétaire d'Etat américain adjoint aux Affaires économiques, de l'Energie et du Commerce, Jose W. Fernandez, lors du point de presse organisé jeudi après-midi à l'issue de sa visite de deux jours à Alger pour prendre part à la Conférence USA-Maghreb sur l'entrepreneuriat. Interrogé sur le projet Open Sky entre les Etats-Unis et l'Algérie, annoncé depuis plusieurs années déjà et qui devait ouvrir la voie à une ligne aérienne entre Alger et New York, le Secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires économiques, de l'Energie et du Commerce, a confirmé que le sujet figurait au menu des discussions avec les responsables algériens qu'il a rencontrés. « Oui, nous avons discuté du désir des Etats-Unis de conclure un accord Open Sky avec l'Algérie. La question est inscrite dans le calendrier de l'Algérie. Nous considérons qu'au moment où l'Algérie décidera d'en discuter, nous serions ouverts et disposés pour en parler », a déclaré Jose W. Fernandez, sans détails supplémentaires sur le sujet. En réponse à la question d'un journaliste concernant la fermeture des frontières entre l'Algérie et le Maroc, au moment où cette initiative américaine tente de créer un réseau d'entrepreneuriat au Maghreb, le ministre américain a également confirmé avoir évoqué le sujet avec les autorités algériennes. « Nous avons discuté avec franchise certains obstacles, dont la fermeture des frontières ouest », a-t-il commenté, sans plus. La visite de M. Fernandez a également permis la signature d'un accord d'entraide mutuelle en matière douanière entre les deux pays. L'accord a été signé par l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, David D. Pearce, et le Directeur général des Douanes algériennes, Mohamed Abdou Bouderbala, au siège des Douanes algériennes. Il porte sur l'entraide mutuelle en matière douanière, notamment en matière de « prévention et investigations des infractions », et permettra de « renforcer et compléter les accords en matière d'assistance, actuellement en vigueur » entre les deux pays. « En outre, l'accord renforce la coopération bilatérale à travers la mise en place et le maintien des canaux de communication pour faciliter l'échange rapide et sécurisé d'information » et « constituera le cadre juridique de l'actuelle et future coopération entre les services des Douanes des Etats-Unis et de l'Algérie dans la prévention et les investigations des infractions qui nuisent aux économies, aux peuples et aux intérêts des deux pays », selon un communiqué de l'ambassade des USA à Alger. Lors de la conférence de presse, M. Jose W. Fernandez a exprimé sa satisfaction de l'intérêt accordé par les autorités algériennes pour cette conférence et a promis un suivi des résultats de ses travaux. M. Fernandez a assuré qu'il est important pour son pays « d'avoir un suivi » des résultats de cette rencontre. « Il est évident que nous avons besoin de réalisations concrètes pour cette initiative que nous allons suivre de près », a-t-il ajouté, rappelant les cinq piliers du « Partenariat avec l'Afrique du Nord pour les opportunités économiques » (NAPEO) et le rôle de l'Institut Aspen pour le suivi de la mise en œuvre de ce qui a été décidé, notamment en matière d'installation des centres d'excellence dans chacun des cinq pays de la région du Maghreb, du lancement de la bibliothèque numérique au printemps prochain et de la mise en place d'une « commission de conseils » (board of advisors) dans chaque pays, qui sera chapeautée par une commission pour le Maghreb, composée également de membres américains. Le Secrétaire d'Etat américain adjoint aux Affaires économiques, de l'Energie et du Commerce a également annoncé que d'ici la première moitié de l'année prochaine, une mission de commerce, composée d'hommes d'affaires et d'investisseurs américains, visitera le Maghreb afin de rencontrer leurs homologues au sein de la région pour « chercher des réalisations concrètes ». Pour l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M. David Pearce, « la visite de M. Fernandez est un symbole de notre volonté de renforcer nos relations économiques avec l'Algérie et le Maghreb ». Il en veut pour preuve qu'entre 1995 et 2010, le nombre d'entreprises américaines basées en Algérie est passé de « 35 à plus de 80, dont la plupart opèrent hors secteur des hydrocarbures ». De son côté, M. Ismael Chikhoune, Président pour la partie algérienne du Conseil d'Affaires algéro-américain (US-Algeria Business Council - USABC), a noté que les investissements américains en Algérie ont atteint 5 milliards de dollars durant les cinq dernières années, y compris dans le secteur des hydrocarbures.