Depuis quelques années, avec le retour à la stabilité politique, le marché économique national ne laisse personne indifférent. Les réformes économiques initiées par le chef de l'Etat, conforté par sa réélection à une majorité écrasante, ne sont pas étrangères à ce retour en force des investisseurs étrangers au point que la France et les Etats-Unis se livrent une «bataille» à qui aura la part du lion. En outre, et il va de soi que la réduction du chômage, l'amélioration de la stabilité sociale et la conception d'un développement économique de l'Algérie qui ne perd pas de vue le processus de mondialisation et d'ouverture des marchés dépend d'un facteur indispensable : l'arrivée des investissements directs étrangers. L'Algérie, qui a pris conscience de sa position stratégique au double plan géopolitique et économique, tente de tirer le plus grand profit en alternant les partenariats dans le but de susciter une concurrence qui ne pourrait être que profitable au marché local. L'avertissement lancé par M.Albert Zapanta, président du Conseil algéro-américain sur le commerce ou le Trade and investment framework agreement ( TIFA) ne semble pas avoir été pris à la légère par les autorités algériennes. «Vous ne pourrez pas regarder uniquement vers l'Europe», avait-il déclaré avant d'affirmer «vous êtes une économie à forte domination des hydrocarbures. 70% des rentrées y sont générées, vous êtes l'otage des fluctuations du marché pétrolier. Quand le baril est à 40$, c'est bon, mais quand il est à 10$...». En filigrane, l'Algérie devrait investir beaucoup plus dans les secteurs autres que les hydrocarbures d'autant que les exportations nationales hors hydrocarbures ne dépassent pas les 700 millions de dollars. Comprendre également par cette mise au point que les Etats-Unis sont prêts à investir en Algérie et à contribuer au développement socio-économique algérien. Dans ce sens, Zapanta a rappelé que son pays est en mesure, à travers les investissements qui seront consentis dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'habitat, des techniques de la communication, de l'hydraulique et autres secteurs sensibles, de contribuer à préparer les entreprises algériennes à intégrer l'espace européen pour lequel l'Algérie a signé des accords d'association avec l'UE et à contribuer à faciliter l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. C'est dans ce contexte qu'a été signé le Tifa par l'Algérie et les Etats-Unis lors de la visite d'Abdelaziz Bouteflika à Washington en juillet 2001. Depuis, les investissements américains en Algérie n'ont cessé d'aller crescendo. Dans le but de les booster davantage et de renforcer les relations économiques entre les deux pays, le Conseil algéro-américain sur le commerce a décidé de se réunir à Washington les 20 et 21 du mois en cours. Cet accord constitue un cadre référentiel pour la conclusion d'accords relatifs à la protection réciproque, notamment, des investissements et la non-double imposition. En outre, c'est dans ce cadre que les deux pays sont en train de négocier l'«Open Sky» portant sur l'accord de transport aérien et qui devait être signé le 10 mars dernier. Une fois signé, l'Open Sky constituera le cadre général et le support juridique d'une ligne aérienne entre l'Algérie et les Etats-Unis. Aussi, l'Open Sky défie les termes relatifs aux droits généraux liés au transport aérien, les opportunités commerciales, les modalités de tarification et, enfin, la concurrence et l'arbitrage. Quant à l'objet du transport, il existe deux grandes catégories d'«Open Sky» qui portent sur le transport de passagers et de marchandises (cargo). Toujours dans ce même cadre, il pourrait être multilatéral en associant plusieurs pays. Ce qui permettrait à l'Algérie de disposer d'un réseau de transport rentable d'autant que le Japon, qui ne tient pas à se laisser distancer par son voisin coréen, n'a jamais caché son désir d'investir en Algérie. En effet, l'organisme d'assurance du commerce extérieur japonais, Nexi, a emboîté le pas à l'Ocde en décidant d'élever d'une catégorie le Risque-Algérie. «L'amélioration du macro-économique est particulièrement apparente vu la stabilité du prix du pétrole qui est le facteur clé de l'économie algérienne», notait Nexi dans son rapport sur l'Algérie.