Eh, les louata! Faut pas pousser, faire ronfler vos mécaniques! Faut pas être pressé, y a des gens qui besognent; ils ne peuvent pas faire autrement, les vaillants ouvriers. Ils vous préservent la vie, ils vous matérialisent la chaussée: passage piétons par-ci, ligne continue par-là, colmater les nids de poule, voilà! C'est ça le boulot, et puis, ce n'est ni facile « macile ». Conjuguez votre impatience, automobilistes pressés que vous êtes, un peu de sbar, ne vous faites pas de mal. Avec la nonchalante curiosité du piéton flâneur et la patience et le calme olympien des traceurs de lignes, et vous aurez un bon bouchon de quelques milliers de décibels de klaxon et tout cela, sans tenir compte du manque de visibilité durant les jours sombres et couverts, parce qu'autrement, ils traceraient leurs lignes la nuit. Ça serait plus pratique, et pour cause! Y aura ni automobilistes, ni flâneurs; les lignes auront alors plus de temps pour sécher et les ouvriers encore d'avantage de temps qui ne leur permettra plus de «sécher» leur travail. Ça, ils le savent, les vaillants ouvriers, mais, malheureusement, c'est pas possible. Tracer des traits blancs sur une chaussée noire, la nuit, vous vous imaginez! Ils ne sont pas des tagueurs, les ouvriers. C'est une affaire de précision. Les traits sur la chaussée, c'est pas des nouilles et les trous? Bouchez les trous ce n'est pas une mince à faire, d'autant qu'il commence à faire froid et que la pluie s'est mise de la partie. C'est une question de jour, donc pas de nuit. Il y va de l'interprétation des signes. Le passage piétons par exemple, c'est pas comme la ligne continue, il est discontinu comme le jour et la nuit. C'est grâce aux lignes continues que la vie continue. Faut donc de temps à autre les revoir. Comme la Constitution.