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Sihem Souid auteur de «Omerta dans la police» au Quotidien d'Oran: «Racisme et sexisme dans la police»
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 12 - 2010

Omerta dans la police» française fait un tabac dans les librairies et les médias français.
De quoi s'agit-il ? Abus de pouvoir, corruption, trafic de statistiques mais aussi racisme, sexisme, homophobie au sein même de l'institution. Voici la face cachée de la police française, telle qu'elle n'a jamais été décrite auparavant. Ou l'histoire écrite par Sihem Souid qui a démissionné d'un emploi de cadre chez Brink, entreprise américaine de sécurité, à l'aéroport d'Orly, où elle dirigeait plus d'une centaine de personnes pour entrer dans la police. Elle sort major de sa promotion. Elle raconte son histoire de femme-flic travaillant à la police des frontières (PAF), entrée dans la grande maison par vocation et idéalisme, et qui déchante progressivement. Elle croyait que la Police nationale était au service du public et des citoyens. Mais elle s'aperçoit au fur et à mesure que l'institution républicaine n'est plus la garante des valeurs qu'elle est censée défendre et promouvoir. Le récit exceptionnel de Sihem Souid est d'une grande richesse. Elle apporte, documents à l'appui, la preuve que la police, loin d'être une institution garante des valeurs républicaines, les bafoue souvent. Ce sont les coulisses d'un système qui est décrit dans cet ouvrage. Le plus édifiant, c'est que ce récit dissèque le pouvoir de nuisance de la hiérarchie policière sur ses subordonnés, cette dernière n'hésitant pas à user de menaces pour arranger la vérité.
Sihem Souid, 30 ans, mutée à la Préfecture de Police mais en attente d'une suspension, par désespoir a décidé de briser l'omerta. Elle refuse de «laver le linge sale en famille», ainsi qu'il lui a été suggéré à plusieurs reprises. Elle est allée, accompagnée de plusieurs collègues, jusqu'à saisir la justice pénale, pour dénoncer ces comportements. Ces risques, elle les a pris au détriment de sa carrière mais aussi de sa vie personnelle. Mais pour elle, ce qui compte «c'est de défendre les idées justes et les abus de pouvoir». Chantages, pressions, menaces, sa plainte la poursuit jusque dans sa vie de citoyenne. Ce livre est bien plus qu'un témoignage sur la police, c'est la dénonciation de tout un système.
Sihem Souid n'a jamais été victime elle-même de racisme mais voici quelques exemples de ce qu'elle a vu et entendu à l'aéroport d'Orly :
Quand un avion arrive d'Afrique ou du Maghreb : «voilà un avion de nègres», «un autre de bougnoules». On rebaptise les Arabes de «melons», «crouilles», «bicots», «couscous», «bougnes». Pour les Noirs africains, le vocabulaire est moins large, ce sont des «nègres» ou des «bamboulas». C'est le langage de tous les jours de la PAF.
Mais le plus scandaleux, c'est l'histoire d'Antoinette, cette femme française, d'origine congolaise, qui arrive à Paris avec sa fille de 4 ans. Ayant un excédent de bagages, elle confie une de ses valises à un jeune homme. A l'arrivée, il s'avère que les papiers de ce dernier ne sont pas en règle. Antoinette va être soupçonnée d'être la complice d'un réseau de négriers et placée en garde à vue. Son mari, dont la situation est en cours de régularisation, est convoqué et accusé du même délit; l'enfant est placé dans un foyer. Puis la situation va dégénérer : Antoinette veut s'étrangler avec ses vêtements, les policiers lui prennent ses habits, elle se retrouve nue, tous les policiers viennent la voir comme une bête curieuse comme dans le film «Vénus noire» d'Abdelkéchiche, et une policière filme la scène !
Ou le cas d'un médecin marocain qui arrive à Paris avec son fils de 11 ans. Il lui a promis Disneyland pour son anniversaire. Pour rentrer en France, il lui manque 10 euros par rapport à la somme légale. On lui refuse l'entrée du territoire alors qu'il propose d'aller retirer de l'argent au distributeur avec sa carte Gold internationale. Monsieur le ministre de l'Intérieur va être content : un refoulé de plus dans les statistiques !
Ou racisme ordinaire en interne : Ymed est un des très rares officiers maghrébins en poste à la PAF d'Orly a découvert sur son dossier, écrit en rouge «arabe» Il écrit au ministre de l'Intérieur. On lui répond que «cette annotation correspond à l'option choisie en langue étrangère» ! Il découvre aussi qu'il est mal noté par sa hiérarchie, malgré que tous le considèrent comme un flic exemplaire !
Des exemples de ce genre sont cités par dizaines dans cet ouvrage. Ce livre est un document important car il pose sans tabous, une série de problèmes existant dans la police française. Cela pourra peut-être permettre de «faire le ménage» au sein de cette institution et de lui faire retrouver une éthique au service des citoyens.
«Cet ouvrage n'est pas un pamphlet. Il s'agit d'un vécu de l'intérieur de l'institution policière. Tous les faits énoncés le sont sur la base de témoignages, de documents, procès-verbaux, comptes-rendus officiels, rapports et notes de service. Avec ce livre, il est possible que je perde mon emploi mais si la vérité est à ce prix, je n'aurai aucun regrets.»(Sihem Souid).
Ce livre confirme les bavures policières en France, très peu sanctionnées par la Justice.
Ce qui motive la plupart des plaintes contre les policiers c'est la manière dont se passent une interpellation, un contrôle d'identité, une garde à vue. La Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (autorité administrative indépendante) rapporte que «des mesures de contrainte» qui sont alors prises, sont disproportionnées avec la réalité. Parfois, ces contrôles de police donnent lieu à des «violences inadmissibles». La Commission rapporte un cas, des policiers en état d'ivresse qui ont frappé un Turc «à coup de matraque, de poing, de pied, en tenant des propos racistes».
Statistiquement, les auteurs de violence sont de jeunes policiers âgés en moyenne de 25 ans. La plupart viennent de province et se retrouvent dans des quartiers difficiles alors qu'ils manquent d'expérience et de formation. Ils ne connaissent les banlieues que par des reportages à la télévision. Les plaignants, eux, comprennent «un fort noyau de jeunes issus de l'immigration maghrébine de 18 à 35 ans». «Une fracture s'établit, pouvant amener des citoyens à pouvoir douter de vivre dans un Etat de droit s'ils ne sont pas traités comme tels»
Le Quotidien d'Oran : Comment allez-vous ?
Sihem Souid : Comment je vais ? Comme une battante, qui est dans le combat.
Q.O.: C'est dur d'être militant en étant dans la police ?
S.S.: Je suis devenue militante après, c'est les injustices qui m'ont rendue comme ça. C'était pas mon but au départ.
Q.O.: Les injustices au quotidien ?
S.S.: Tout à fait.
Q.O.: Vous aviez une situation confortable, un bon salaire, cadre chez Brinks à Orly; vous dirigiez plus d'une centaine de personnes. Vous quittez la Brinks et vous rentrez dans la police, pourquoi ?
S.S.: Pour aider mon prochain. Je suis rentrée dans la police parce que j'ai vu un policier sauver la vie de ma meilleure amie…Pour moi, c'était un héros.
Q.O.: Pourquoi la police des frontières ? Et vous choisissez de vous occuper des gens qui peuvent arriver avec des faux papiers ?
S.S.: J'ai pas choisi, on m'a choisie à la PAF. Comme j'avais une expérience dans la sécurité aéroportuaire chez Brinks, le jury de la Police nationale a décidé de m'affecter à la PAF, moi j'ai accepté parce que quand on rentre dans un nouveau travail, on ne va pas taper du poing sur la table en disant « je veux pas aller là».
Q.O.: Quand vous avez commencé à faire ce travail; qu'est-ce qui vous a le plus choqué, c'est quand un avion arrive du Maghreb ou d'Afrique: «mes nègres débarquent», «voilà air couscous plein de bougnoules» ?...
S.S.: Oui certains fonctionnaires de police parlent comme ça.
Q.O.: Et pourtant, ils savent que vous êtes d'origine maghrébine ?
S.S.: Oui ça ne les dérange pas. Quand j'en avais marre et que je disais; «respecte, je suis à côté de toi», ils me disaient : «mais toi tu n'es pas comme eux».
Q.O.: Il y a une chose que je ne comprends pas, ça fait bientôt 50 ans que je vis en France, ce mot bougnoule, d'où ça vient ?
S.S.: Ca veut rien dire du tout; on l'utilisait, je crois, au temps des allemands, qui le disaient aux français. C'est très péjoratif.
Q.O.: Donc on le dit par mépris pour l'autre.
S.S.: Oui. C'est pas par respect, bougne ou crouille ou bamboula !
Q.O.: J'ai remarqué que les flics antillais ou d'Afrique ou maghrébin sont plus durs avec les gens de leur origine et particulièrement les Antillais sont très sévères envers les voyageurs africains et maghrébins.
S.S.: Oui parce qu'ils sont surveillés; ils se disent qu'ils doivent faire doublement ou triplement leurs preuves, pour ne pas être suspectés. Ils sont obligés d'en faire plus, pour qu'on les laisse tranquilles.
Q.O.: En lisant ton livre, il y a une femme française d'origine congolaise qu'on arrête à l'aéroport, en la suspectant de trafics; elle veut se pendre, on lui garde ses vêtements, et une policière la photographie, entourée de flics qui la regardent comme une bête curieuse; ça m'a rappelé le film «Venus noire» d'Abdelkéchiche. Pourquoi les cadres de la police laissent faire ce genre de choses ?
S.S.: (elle réfléchit) On est dans un système qui est complètement verrouillé; où les hiérarchies successives se protègent les unes les autres. Il faut donner une bonne image de son service. Sanctionner, c'est admettre qu'il y a ce genre de choses qui existent dans son service et la hiérarchie sait qu'elle va se faire taper sur les doigts par le ministère de l'Intérieur. Donc, tout le monde couvre ça pour ne pas se faire taper sur les doigts ! Si on sanctionne c'est admettre le racisme, les abus de pouvoir, ça va faire effet boule de neige et la hiérarchie va devoir se justifier auprès du ministre de l'Intérieur. Il y a un mauvais management, un mauvais recrutement, il y a une mauvaise formation… On préfère étouffer les problèmes et ne rien faire que de solutionner.
Q.O.: D'après ce que j'ai compris, vos problèmes ont commencé quand vous avez pris la défense de Nadia, une flic lesbienne. C'est pourtant admis en France, pourquoi ils vous en veulent pour ça ?
S.S.: Il y en a qui n'acceptent pas. Les homosexuels ne sont pas bienvenus dans la Police nationale. J'ai témoigné en sa faveur. Il y a eu une enquête IGS diligentée et c'est devenu une grosse merde pour le service et les merdes, il faut les étouffer et faire passer les gens pour des fous en disant que c'est des mythomanes et des paranos et qu'il ne se passe rien plutôt que de dire qu'il y a des homophobes dans le service. Et le fait que je témoigne a pour conséquence qu'ils s'en sont pris à moi.
Q.O.: Malgré toutes les difficultés que vous avez rencontrées, vous êtes arrivée à déboulonner le chef de la PAF : Alain Banchi ?
S.S.: Oui, il est parti, il a été mis à la retraite d'office. Mais quelles sanctions ? excusez- moi… est-ce que c'est juste par rapport à ce que tous les fonctionnaires et les victimes ont subi, à ce qui s'est passé, est-ce que c'est une vraie sanction ? j'aimerais bien avoir sa sanction !…Il parait qu'il est en dépression !…
Q.O.: Et la police des polices dans tout ça ?
S.S.: La police des polices n'est pas impartiale. Des policiers qui enquêtent sur d'autres policiers, vous pensez que c'est de l'impartialité ? Ils se couvrent tous les uns les autres.
Q.O.: Et le syndicat de la police ?
S.S.: l'INSAM m'avait soutenu à l'époque; je ne suis pas toute seule, on a d'ailleurs été 7 fonctionnaires à porter plainte. Il y a une huitième aujourd'hui, d'origine maghrébine. C'est un groupe mais c'est moi qui me mets en avant car ça ne sert à rien de tous se faire déglinguer.
Q.O.: Ce que je comprends, c'est qu'il y a un racisme dans la police envers les collègues d'origine étrangère et particulièrement d'origine maghrébine.
S.S.: Oui, on est victime de ses origines de la part de certains collègues. On ne nous aime pas. Parce qu'on s'appelle Sihem ou Sana, il y a des gens qui refusent de nous accepter et qui pensent qu'on n'a rien à faire dans la Police nationale…ça ne devrait pas exister dans la police car on devrait être exemplaire; on représente les valeurs de la République; on porte un uniforme, donc on a une responsabilité. On doit avoir des propos exemplaires, on doit être au service du public.;
Q.O.: Moi je trouve que vous êtes gonflée ou un peu dérangée (elle rit ) ou courageuse; quand même, en étant fonctionnaire dans la police, faire un livre où vous déballez tout, et passer dans les médias, alors qu'il y a l'obligation de réserve ! Vous vous êtes rendue compte que vous vous attaquez à tout un système ? Vous n'avez pas eu peur de perdre votre place ?
S.S.: Je suis en train de la perdre ma place ! Est-ce qu'il n'y a pas des valeurs qui sont au dessus de la préservation de son emploi ? Et c'est plus important les valeurs pour lesquelles je me bats. S'il n'y a pas des gens qui se battent comme moi, on va droit dans le mur. Je ne suis pas folle, c'est mon devoir d'avoir fait ce livre, mon devoir de citoyenne française. Quand on a été témoin de tout ça, comment on peut dormir la nuit tranquillement, en ne faisant rien. Tout est verrouillé; les gens se couvrent les uns les autres, l'IGS, le Pénal, car ils ont des intérêts communs, ils ont tous des casseroles. J'ai les preuves, les procès verbaux et si je le fais pas pour cette femme noire, si je ne le dénonce pas, qui va le faire ? Il faut bien que quelqu'un prenne son courage à deux mains ! Je veux essayer de faire changer les choses, je veux que l'Union européenne se saisisse du dossier car c'est un sujet important.
Q.O.: Quand vous avez commencé à écrire votre livre, est-ce qu'il y a des collègues qui vous ont soutenue ?
S.S.: Oui beaucoup; vous savez les témoignages dans mon livre viennent aussi de commissaires et d'autres policiers (en riant) «français de souche».
Q.O.: Vous avez un destin un peu particulier; tous ces problèmes de racisme dont vous êtes témoin et il vous arrive un malheur : vous êtes violée par un maghrébin, vous déposez plainte, la police défend votre violeur !
S.S.: Quand on porte plainte contre l'administration pour discrimination et qu'on a parlé à la presse, on est considérée comme une traître, donc on m'a fait payer ça ! On m'a dit que je devais retirer ma plainte, que cet homme allait se marier, qu'il était beau… !
Q.O.: Il n'a pas été condamné ?
S.S.: Il a admis, il s'est excusé. L'affaire est en cours, il va passer au tribunal.
Q.O.: Après la sortie de votre livre qui s'avère être un succès médiatique et commercial, est-ce qu'il y a des mouvements politiques ou féministes qui vous ont contactée ?
S.S.: J'ai eu des soutiens : la Licra a signé une convention avec l'Etat, pour lutter contre le racisme; grâce à mon livre, car je leur ai donné des preuves. Le président de la Licra venait de sortir du ministre de l'Intérieur quand les journalistes lui ont demandé : «vous venez de dire du bien de Mme Souid, est-ce que vous savez qu'elle vient d'être suspendue pour atteinte au devoir de réserve ?» le président de la Licra a répondu : «c'est scandaleux, cette femme devrait être décorée de la Légion d'Honneur !». Le MRAP a fait un communiqué de presse pour me soutenir, SOS racisme, est aussi à mes côtés.
Q.O.: Des gens comme Fadela Amara, Rachida Dati, Rama Yade, comment ont-ils réagi ? Ont-ils pris votre défense ?
S.S.: Publiquement non… Mais je vais vous dire ce que je pense d'eux : c'est comme Jeannette Boughrab (ex-présidente de la Halde et actuelle secrétaire d'Etat à la Jeunesse), ce sont des gens dont Monsieur Nicolas Sarkosy se sert. Il les utilise au nom de la Diversité. Publiquement, Monsieur de Montebourg Madame Hidalgo, Monsieur Ruffin, ancien ambassadeur. .. m'ont soutenue.
Q.O.: Vous avez été convoquée le 3 novembre par 2 policiers du service de déontologie de la police des polices. Ils ne vous ont fait aucun reproche par rapport à vos déclarations dans les médias, sauf que vous avez utilisé votre carte de police sur la couverture du livre !
S.S.: Je n'ai eu aucune plainte pour diffamation, j'aurais bien voulu car j'ai des preuves de tout ce que je dis dans mon livre !
Q.O.: En ce moment, vous êtes sur écoute téléphonique ?
S.S.: Oui bien sûr !
Q.O.: Alors je vais être sur la liste !
S.S.: Vous êtes une centaine à m'avoir contactée, alors…
Q.O.: Moi qui suis aussi cinéaste, si j'avais de l'argent, j'achèterais les droits de votre livre pour faire un film.
S.S.: Il y a déjà une trentaine de propositions !
Q.O.: ciao !
«Omerta dans la police» par Sihem SOUID en collaboration avec Jean-Marie Montali Editions «Le Cherche-Midi»


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