A cause de son report, la quatrième édition du FIFAO (Festival international du film arabe d'Oran) se trouve devant des défis inattendus. En effet, l'édition de cette année intervient juste après la trente-quatrième édition du Festival du cinéma du Caire devenu une véritable institution du cinéma. Le FIFAO se déroule presque concomitamment avec le 7ème Festival de Dubaï, qui lui aussi draine les meilleures réalisations du monde et notamment des pays du Moyen-Orient. La manifestation du pays du Golfe prendra fin demain. D'autre part, le FIFAO coïncide directement avec la clôture de la 10ème édition du Festival de Marrakech, devenu lui aussi un rendez-vous incontournable du cinéma mondial et arabe. Il intervient à la même période que le 8ème Festival international du film environnemental qu'organise la ville de Kairouan en Tunisie. Ainsi, le Festival d'Oran, qui n'a pas encore atteint son âge de maturité, est sommé au moins de se hisser au niveau de toutes ces manifestations. Mais eu égard à la cérémonie d'ouverture et à l'organisation, rien n'indique que le FIFAO réussira ce challenge. Déjà celles et ceux qui ont assisté avant-hier au « spectacle » (dans les deux sens du terme) de la salle Maghreb (ex-Régent) ont établi quelques comparaisons. Ils ont évoqué des images diffusées par la télévision 2M sur la cérémonie de clôture du Festival de Marrakech qu'organise une fondation et non une institution étatique comme c'est le cas du Festival d'Oran. D'ores et déjà, on peut relever que la quatrième édition du FIFAO connaîtra un déficit d'audience au niveau continental et international à cause de l'absence remarquée des chaînes de télévision étrangères. L'ex-commissaire de ce festival, qui avait les coudées franches, nous a habitués à la présence des chaînes satellitaires arabes spécialisées dans les informations artistiques. Cette fois-ci, même l'ENTV n'a pas assuré de direct. «Et heureusement !!!» assure un professionnel rencontré sur les lieux. «Le montage corrigera tous les ratages», ajoutera-t-il. Les membres du jury, présenté lors de la cérémonie d'ouverture au public, composé dans sa grande majorité par les élus et les responsables locaux de la Mairie d'Oran, ont dû relever les manques en matière d'organisation. A commencer par le non respect de l'horaire fixé de la cérémonie d'ouverture. Soulignons que les organisateurs du FIFAO ont opté pour un jury des plus professionnels. De sa composition, on relèvera la présence du Marocain Ahmed Boughaba, un journaliste et critique cinématographique reconnu. On lui doit des textes de réflexion sur le cinéma marocain dans des publications spécialisées. Il charrie aussi un passé politique prestigieux, puisqu'il a milité au sein de l'organisation d'extrême gauche « Ila Al Amam ». On notera aussi la présence de Colette Naufal, absente lors de la cérémonie d'ouverture. Cette Libanaise est la directrice du Festival international de Beyrouth qui est à sa dixième édition et qui a innové cette année en introduisant une section culinaire. On relèvera aussi la participation d'Abdallah Hassan Ahmad, un jeune cinéaste et producteur émirati. Lors de la cérémonie d'ouverture, la Syrienne Suzanne Nadjmeddine, membre du jury elle aussi, a brillé par son élégance. Cette actrice est une habituée des grands rendez-vous cinématographiques internationaux et donc elle n'est pas de trop dans ce jury présidé par Rachid Boudjedra qui traîne derrière lui au moins une trentaine d'années de travail de création. Pour sa part, le Tunisien Rabie Zemmouri est connu pour ses compositions musicales pour les œuvres cinématographiques et télévisuelles dans son pays. Quant à Hala Zoreikat, devant venir de la Jordanie, elle a raté elle aussi la cérémonie de l'ouverture. Un simple examen de la composition du jury pour les longs-métrages nous indique que pratiquement toutes les régions du monde arabe sont représentées. Avec une prédominance pour le Maghreb