Le nouveau dispositif visant l'encadrement de la filière lait entrera en vigueur à partir de ce mois. Bien que l'adhésion qui lie les laiteries à l'Office national interprofessionnel du lait (l'ONIL) est volontaire, et malgré la réticence de certains, pas moins de 139 laiteries ont retiré le cahier des charges relatif aux conditions de contractualisation de partenariat avec l'ONIL. C'est d'ailleurs, ce qui a été révélé dans un communiqué rendu public, hier, par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Les responsables du département de Rachid Benaïssa précisent que sur les 139 laiteries ayant retiré le cahier des charges, 118 d'entres elles ont déposé, dans les délais, leur dossier de candidature pour un partenariat avec l'ONIL. Et de préciser que 112 laiteries ont été retenues pour engager les négociations de partenariat avec l'office dont 15 ont un statut public. A noter que seules 7 candidatures ont été rejetées en raison de la situation des laiteries, certaines ayant des affaires en justice ou font l'objet d'une enquête, d'autres ont refusé les procédures de contrôle et certaines n'ont pas fourni des informations fiables, selon le ministère de l'Agriculture. Le nouveau cahier des charges applicable à partir de ce mois (janvier) a été conçu dans le but de tracer une feuille de route, afin d'assurer une meilleure disponibilité de lait pasteurisé conditionné, voire une bonne distribution du lait en sachet de 25 DA et en quantité suffisante. Et parer également à la répétition du récent scénario de pénurie de lait en sachet. La nouvelle réglementation stipule que les laiteries publiques sont sommées de produire 50% des besoins pour que les 50% restants soient couverts par les laiteries privées afin de répondre efficacement à une demande totale évaluée à 1,2 milliard de litres par an. Dans le souci de vulgariser cette nouvelle réorganisation de la filière, les responsables du ministère de l'Agriculture ont tenu à rappeler qu'à l'exception des unités publiques qui sont mises sous sujétion, l'adhésion à ce dispositif est volontaire et individuelle. Les responsables du département de Benaïssa mettent en garde les laiteries contre toute fausse déclaration ou non-respect des clauses. En précisant que des dépassements pareils peuvent entraîner l'annulation du contrat avec le risque de poursuites administratives et judicaires, dans les cas jugés graves. Les rédacteurs du communiqué ont tenu à préciser que ce dispositif est basé sur deux contrats spécifiques. Le premier porte sur l'acquisition par les laiteries d'une quantité de poudre de lait subventionnée en contrepartie d'un engagement pour le transformer dans les conditions d'hygiène requises, mettre à la disposition des citoyens le sachet de lait au prix de 25 DA, dans une aire d'intervention définie à travers le réseau de distribution consolidée. Le second contrat consiste en l'engagement de la laiterie à collecter le lait cru, à le pasteuriser et à le revendre à des prix libres moyennant avec une information distincte et lisible sur le sachet. Le ministère de l'Agriculture rappelle qu'en contrepartie, la laiterie bénéficiera de la prime d'intégration de 4 DA et, si elle renonce à la poudre de lait importée et n'utilise que le lait cru, sa prime passera à 6 DA le litre de lait intégré. Enfin, les responsables du ministère de l'Agriculture ont indiqué que chaque laiterie devra s'engager à utiliser les logiciels fournis par l'ONIL, pour le suivi et le contrôle. Tout en rappelant aux unités privées qu'elles sont totalement libres pour acquérir la poudre de lait sur le marché international ou national à prix réel, pour le transformer et le mettre sur le marché du lait de consommation et des produits laitiers à prix libres, le ministère insiste sur le respect des prescriptions techniques. Enfin le département de Benaïssa a accordé un moratoire jusqu'au 30 septembre aux 43 laiteries restantes pour intégrer le programme de participation au développement de la production nationale par la collecte de lait cru, ou par le développement de partenariat avec les éleveurs pour le peuplement des étables ou leur repeuplement. Pour autant, ces laiteries bénéficieront de propositions de poudre de lait subventionnée dans des proportions inférieures à celles dont bénéficient les 69 premières.