«Nous voulons de la pratique » ; tel est le slogan porté hier par des dizaines d'étudiants de 4ème année de chirurgie dentaire de l'université d'Oran, qui ont organisé une action de protestation devant l'entrée principale de leur établissement. Selon des protestataires, les moyens matériels manquent notamment pour les modules de prothèse et de pathologies bucco-dentaires. Ainsi, ils estiment que suivre un module en cours et travaux dirigés sans les travaux pratiques revient à dire que la formation est incomplète, alors qu'en tant que praticiens, ils seront appelés dans leur vie professionnelle à avoir besoin des connaissances pratiques. Nos interlocuteurs estiment que les promesses qui leur ont été données pour la solution de ces problèmes avant la fin de l'année passée, n'ont pas été tenues et que la situation n'a pas changé d'un iota. Tout en reconnaissant la légitimité de la revendication des étudiants, le professeur Serradj, chef de département de chirurgie dentaire, a affiché un optimisme en annonçant que des améliorations imminentes sont prévues. Notre interlocuteur affirme que les moyens matériels ont été réceptionnés, de même que le pavillon 18 du CHU d'Oran, anciennement service de chirurgie dentaire, qui sera mis à la disposition des étudiants, après avoir fait l'objet d'une véritable opération de restauration. Aujourd'hui, cette structure offre, selon les dires de M. Serradj, de meilleures commodités pour une pratique de qualité. Cependant, le même responsable considère que le département de chirurgie dentaire est un grand consommateur de moyens matériels et, souvent, les responsables de la faculté ne peuvent, pour des raisons de procédures, satisfaire tous les besoins et, par conséquent, ces perturbations sont inévitables, mais que la situation n'est pas aussi dramatique qu'on le pense notamment pour le département de chirurgie dentaire de l'université d'Oran, qui peut être considérée comme étant le plus nanti relativement à ceux des autres villes du pays. Salah C. Une soixantaine environ d'étudiants de l'Ecole régionale des beaux-arts d'Oran sont entrés, à partir d'hier, en grève pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils évoluent. Des conditions que les protestataires qualifient de lamentables, vu l'absence de toutes les conditions favorables pour l'amélioration de leur cursus scolaire. Les protestataires réunis au sein de l'école ont dénoncé l'absence d'une infrastructure servant d'internat pour abriter les étudiants venus du sud du pays. Au nombre de 29, ces derniers ont toujours habité clandestinement dans les cités universitaires, mais avec le durcissement du contrôle, ces étudiants ont été expulsés et se retrouvent livrés à eux-mêmes. Pire encore, ils dénoncent le manque de moyens matériels qui a contraint certains à acheter leurs propres équipements pour pouvoir suivre leurs cours. Ainsi et en signalant ces entraves qui pénalisent l'étudiant, les grévistes semblent décidés à aller jusqu'au bout pour faire aboutir leurs revendications. Ils précisent à ce titre que même leur diplôme n'est pas reconnu par la tutelle qu'est le ministère de la Culture. Ces étudiants tous paliers confondus craignent le chômage, car au niveau d'Alger l'on exige le baccalauréat pour pouvoir suivre un cursus de cinq ans. Autant de contraintes que le collectif veut résoudre dans le cadre d'une concertation entre l'administration et les étudiants des beaux-arts. «Nous allons rencontrer le directeur dimanche prochain et c'est en fonction des résultats de cette rencontre que tout sera décidé», a indiqué le représentant des étudiants, qui a lancé un appel de détresse au wali d'Oran pour leur venir en aide.