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L'ARMEE CEDE AU PEUPLE
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 02 - 2011

En Egypte, le régime était totalement nu. Hosni Moubarak, en s'accrochant au pouvoir, n'avait pas seulement provoqué la colère froide des Egyptiens, il avait aussi fermé au régime la possibilité d'un départ en bon ordre. L'aveuglement de Moubarak radicalisait dangereusement la situation.
L'ampleur des manifestations en Egypte a définitivement enlevé toute légitimité au régime. La souveraineté était dans la rue, le pouvoir était de fait entre les mains de l'armée. La décision de Moubarak de passer la main était inévitable. La déconfiture du régime, sa longue incapacité à pousser Moubarak vers la sortie, ne serait-ce que par souci de préserver ses intérêts, ont créé un dangereux face-à-face entre la population et l'armée.
L'armée, qui est au cœur du régime et dont Moubarak est le chef, a joué habilement en se mettant dans une fausse équidistance. La très vaste coalition des opposants ne l'ignorait pas. Si elle a multiplié depuis le début du mouvement un discours élogieux sur l'armée, c'est bien pour l'amener à rompre en douceur avec un régime qui ne lui offrait plus désormais que du sale boulot à faire. La marge de manœuvre de l'armée est en train de rétrécir. La réaction des Egyptiens au discours de l'aveuglement de Moubarak a été un rejet immédiat et un accroissement de la pression populaire.
Le communiqué n°2 du Conseil suprême des forces armées, même s'il répète la formule de soutien aux revendications des Egyptiens et apporte sa garantie sur les réformes promises par Moubarak, n'était pas à la hauteur de la situation. Car, au-delà de la forme, ce communiqué ne faisait qu'appuyer la démarche du président de déléguer ses prérogatives au vice-président. Le vrai message était bien un soutien au refus de Moubarak de se soumettre à la volonté populaire de le voir partir tout de suite. On n'est plus dans le domaine de l'évaluation politique rationnelle mais dans celui, psychologique, de la conviction que céder sur cette question entraînerait la rupture d'une digue essentielle.
C'était une erreur monstrueuse. Moubarak n'était plus une digue, il n'était qu'un problème. En s'alignant, vendredi matin, sur cette perception erronée par manque de courage ou par conviction, les chefs de l'armée prenaient des risques vertigineux. Il était en effet totalement exclu que la révolution en cours s'arrête. Celle-ci avait déjà soldé le compte de Moubarak, sa pression s'exerçait directement sur l'armée. Si celle-ci tentait de stopper le mouvement qui ne peut que s'accélérer, elle se retrouvait dans un face-à-face avec le peuple qui a été évité jusque-là. Grâce, il faut le souligner aussi, à une approche lucide de l'opposition qui a choisi de donner du temps à l'armée pour évaluer la situation et apprécier où se trouve l'intérêt de la nation égyptienne.
Depuis hier, les opposants, qui ont contrôlé jusque-là leur expression sur l'armée, commençaient à perdre patience. Le pays réel était en état de désobéissance civile. Les militaires ne pouvaient ignorer que l'appel de Omar Souleimane aux gens de rentrer chez eux ne sera pas suivi d'effet. L'armée devait choisir entre céder aux manifestants ou les réprimer.
En évitant de faire le mauvais choix de réprimer, les militaires ont préservé la vraie digue nationale, celle qui a évité, depuis le début de la révolution, à l'Egypte de sombrer dans le chaos. L'armée ne pouvait plus faire mine de soutenir l'appel irrépressible des Egyptiens au départ du régime tout en continuant à soutenir ce dernier. L'armée était dans le devoir de choisir entre massacrer son peuple et préserver le régime. Rationnellement, le choix que commande l'intérêt national de l'Egypte – et aussi la cohésion de l'armée – était évident. Toute autre décision aurait été une folie.


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