A la fin des trois jours de grève, les personnels de la direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes (DGCERF) du ministère du Commerce n'écartent pas la possibilité d'une reprise du débrayage dès le dimanche 3 avril, et pour une durée de 4 jours cette fois. Le secrétaire général du syndicat des personnels du ministère du Commerce (affilié à l'UGTA), Messaoud Keddad, affirme que cette grève «sera reconduite si nos revendications ne sont pas satisfaites». Pendant trois jours, donc, les inspections des ports et des aéroports, ainsi que celles relevant du contrôle économique et de la répression des fraudes, étaient quasiment à l'arrêt. Le taux de suivi de la grève, lancée le 28 mars, varie de «85 à 94%» au niveau national, selon les estimations du secrétaire général du syndicat. Hier, à l'inspection aux frontières du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes du port d'Alger, la quasi-totalité du personnel était en grève. «Ailleurs, la situation est similaire», nous dit-on au syndicat national. M. Keddad a également tenu à dénoncer «le chantage auquel ont été soumis les grévistes de la part de certaines services extérieurs». «Un chantage a été particulièrement exercé à l'encontre des chefs de service», a-t-il précisé. Concernant les revendications, les grévistes réclament en priorité la révision de leur statut particulier «pour le mettre au niveau de celui des personnels de secteurs similaires (des impôts, des douanes, et du Trésor, ndlr) ». Quant au régime indemnitaire, le syndicat affirme avoir été «parmi les 3 premiers à déposer le dossier, en 2009, sans aucun résultat à ce jour». Une autre revendication concerne «le retour aux anciennes appellations des grades des employés du secteur du contrôle économique et de la répression des fraudes (contrôleur et inspecteur) au lieu de (contrôleur, enquêteur, enquêteur principal et inspecteur». «La différence, c'est qu'il fallait 25 ans pour passer de contrôleur à inspecteur, maintenant il en faut 35 pour passer les deux étapes intermédiaires ajoutées lors de la révision du statut particulier», nous explique Messaoud Keddad. Autre précision, le syndicat réclame que le passage entre les deux grades «soit basé sur l'ancienneté». La liste des revendications ne s'arrête pas là. Il est également question du «manque de formation», du «problème de la sécurité des agents» et du «manque de moyens» dont souffre le secteur, en particulier les moyens de transport. Du côté du ministère du Commerce, l'estimation du taux de suivi est inférieure de plus de la moitié. «Au troisième jour, nous sommes à moins de 41%», affirme Farouk Tifour, chargé de communication au département de Benbada, considérant par ailleurs que «le service minimum doit être assuré surtout dans le contrôle aux frontières». Pour le ministère du Commerce, les revendications du syndicat sont prises en charge, mais que cela demande du temps. «Les questions de la révision du statut particulier, et celles du régime indemnitaire qui en découle, dépendent de la Fonction publique». Pour M. Tifour, le personnel du contrôle économique et de la répression des fraudes, dont le statut a été adopté en 2009, «s'est rendu compte que les textes régissant des secteurs similaires comportent de meilleurs avantages». C'est ce qui explique, selon lui, la revendication de la révision du statut des personnels du contrôle économique et de la répression des fraudes. Quant à la 3e revendication, relative à l'indemnité du fonds de rendement commun (IFRC), M. Tifour explique que le syndicat a obtenu de la part des autorités son paiement tous les 6 mois. Pour rappel, lors d'une intervention à la radio, Mustapha Benbada avait annoncé que les prévisions de l'année 2010 tablent sur des recettes de 140 millions de dinars, dont 44 millions DA ont déjà été répartis au titre du 1er semestre 2010, contre 40 millions DA en 2008, et 52 millions DA en 2009.