Toute la population médéenne se rappelle ce vol de bijoux et cette tentative d'homicide volontaire dont avait été victime, tôt le matin de ce mardi 27 mai 2008, le dénommé M.O.Z, âgé de 62 ans, au moment des faits, bijoutier de son état et dont le local se trouve en plein centre-ville de Médéa. Une affaire de vol et de tentative d'homicide volontaire qui avait alors défrayé la chronique car ayant eu lieu dans une rue très animée, jouxtant la place du 1er Novembre. Une affaire dont s'était rendu coupable un individu répondant aux initiales M.S, âgé de 33 ans, au moment des faits, qui avait été arrêté par des citoyens, remis aux éléments de la sûreté urbaine du quartier Bologhine, jugé une première fois et qui avait écopé alors d'une peine de prison ferme de quinze ans. C'est cette affaire qui est revenue encore une fois, après cassation du premier jugement, mercredi dernier devant le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa. Des faits qui selon l'arrêt de renvoi dressé par la chambre d'accusation, remontent donc à ce mardi 28 mai 2008 à exactement 8h30 du matin. Après avoir surveillé, pendant plus d'une semaine, les habitudes du bijoutier en question, M.S.Y passa la nuit du lundi au mardi à l'intérieur de la bijouterie en question. Ce qui lui avait permis de mettre la main sur une quantité de bijoux composée de 330 g d'or, 29 bracelets en argent, plusieurs bagues en or qu'il mit soigneusement dans un sachet en attendant la levée du jour et l'ouverture, par le propriétaire de la bijouterie, du local qui était fermé de l'extérieur et qui ne pouvait être ouvert de l'intérieur. Et c'est à ce moment là que les deux hommes se retrouvèrent face à face et un accrochage physique s'en suivit. Muni d'une grosse pierre, M.S porta plusieurs coups violents à la tête de sa victime qui perdit connaissance. Ce qui permit à l'agresseur de prendre son butin et sortir du local non sans attirer l'attention des commerçants voisins du bijoutier. Intrigués par son allure anormale, pas pressé puis pas de course avec un sachet noir, sous le bras, ils se lancèrent à la poursuite du suspect qu'ils arrivèrent à rattraper et maîtriser à quelque 500 m du lieu du crime. Lors de son interrogatoire par le président du tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, M.S. fera preuve de beaucoup de contradictions et niera en bloc toutes les accusations faites à son encontre: «La pierre? Je l'ai trouvée dans la rue Non, je n'avais aucune intention de tuer Non, je n'ai pas passé la nuit dans cette bijouterie Le sachet plein de bijoux ? Je l'ai trouvé sur le comptoir »Quand au mobile du vol, l'accusé reconnaîtra : «J'avais un besoin d'argent d'ordre familial». Des déclarations contradictoires par rapport à celles faites devant le juge d'instruction, qui feront réagir le représentant du ministère public qui dira, dans son réquisitoire: «Les faits rapportés par l'accusation sont établis. Le port d'une grosse pierre, une nuit passée à l'intérieur de la bijouterie, plusieurs coups donnés à la tête de la victime qui a été opérée à plusieurs reprises, nécessitant 30 points de suture et un arrêt de travail de 60 jours. C'est pourquoi nous demandons une peine d'emprisonnement ferme de 20 ans assortie d'une amende de 50 millions de centimes». La partie civile ne s'étant pas manifestée, les deux avocats de la défense se contenteront dans leurs plaidoiries, de demander au tribunal criminel de faire bénéficier leur mandat des circonstances atténuantes les plus larges: «C'est un cas social, familial qui mériterait d'être pris en considération». Après délibération, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa condamne l'accusé M.S. à une peine de 10 ans de prison ferme.