Grande animation à la salle des conférences de l'hôtel «El-Djanoub» de Ghardaïa, où se sont tenues deux journées de réflexion sous le thème : «Plans permanents de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés». Organisées par l'Office de protection et de promotion de la vallée du M'Zab, dirigé par M. Younès Babanejar. Présidés par le directeur de la Culture de la wilaya de Ghardaïa, M. Zouhir Balallou, Ghardaïa vient d'abriter deux jours durant, un séminaire sur l'élaboration des plans permanents de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés de la vallée M'Zab en présence des représentants et experts du ministère de la Culture, de nombreux architectes qualifiés par le même ministère. De même qu'étaient présents des directeurs de la Culture des wilayas : d'Adrar, El-Oued, Ouargla, Béchar et Laghouat, des offices nationaux des parcs culturels, des chefs de service d'urbanisme des communes de la wilaya, des bureaux d'études locaux, des directions exécutives de la wilaya de Ghardaïa et des représentants du mouvement associatif du domaine patrimoine. Ces journées d'étude ont pour but d'échanger les expériences entre les différents bureaux d'études et architectes qualifiés sur le plan de la sauvegarde et de la mise en valeur, en associant les institutions locales et le mouvement associatif quant à l'étude et la réalisation de ces plans de sauvegarde. Conformément à la loi n°04/98, relative à la protection du patrimoine culturel des sites classés à caractère historique, concernant : les Ksour, les monuments historiques, les collines, affluents et palmeraies. Ces composantes culturelles constituent une unité fonctionnelle et esthétique harmonieuse. Faillir à un seul élément constitutif de cette composante, millénaires pour la plupart, serait susceptible de rompre l'équilibre et de fausser la lecture générale de ces cites historiques. Les interventions de M. Zoubir Balallou, sur la conservation et la restauration du patrimoine culturel, de Mme Haddad Djamila, sur la gestion du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé, de M. Zekagh Abdelwahab, de Mmes Bossof Fahima et KRIBECH Fatma Azzahara, sur l'étude du plan de protection des casbahs d'Alger et de Constantine, nous démontrent combien ces derniers se battent en permanence pour la préservation du patrimoine architectural de notre pays. De même qu'au souci de mettre fin aux constructions arbitraires et illicites et non motivées qui ignorent le caractère culturel et historique des sites classés et transgressent souvent les décisions d'inscription et les recommandations des commissions d'esthétique et des offices de protection. En effet, pour ne citer que la vallée du M'Zab, où son architecture ancestrale est souvent victime de l'avidité des bâtisseurs «tout venant» et des énergumènes du foncier, à la recherche de gains financiers, au détriment de l'art architectural. Il semblait par ailleurs, que les personnes qui délivrent les autorisations de construire sans se référer au style architectural de la région pensent que la culture et l'histoire de notre pays s'arrête uniquement aux écrits, aux séminaires et aux photos. En outre, certains constructeurs de maisons avancent que les anciennes constructions ne sont plus d'actualité et nuisent, selon eux, à l'image du modernisme. Cependant, la destruction tous azimuts, du patrimoine culturel et historique retenu comme sites nationaux architecturaux à préserver comme œuvres exceptionnelles et représentatives de l'architecture et de l'urbanisme, que ce, soit à la Casbah d'Alger, à Constantine, à Tlemcen ou à Ghardaïa, ne relève pas seulement du vandalisme que nous constatons, mais aussi d'une politique de laisser-aller, d'autant que la conservation du patrimoine culturel et historique devrait faire partie d'un programme prioritaire des autorités de la ville. Parmi les enseignements qui ont été tirés dans les ateliers organisés, un rapport a été mis en ligne pour alerter les hautes autorités du pays, sur les dangers qui continuent de menacer le patrimoine architectural, à travers le territoire national et pour appeler à la mise en place d'une loi pour la protection, la réhabilitation et la sauvegarde de celui-ci. En effet, si tout le monde s'amusait à détruire ces joyaux d'arts architecturaux ou encore à les modifier, comme c'est le cas dans plusieurs villes du pays, ces dernières seront bientôt transformées en villes de béton sans aucune harmonie. La perte de tous les sites historiques, serait une véritable perte pour tous les Algériens. Ça sera une perte de mémoire et d'histoire non seulement d'une ville mais de tout un pays. Ces constructions d'autrefois, ne sont pas de simples résidences qui ont servi un certain moment, mais ce sont de vrais monuments historiques qu'il faut impérativement sauvegarder. La décision d'organiser un tel séminaire sur l'étude de la sauvegarde et la restauration du patrimoine culturel est une excellente initiative, encore faut-il savoir si les recommandations qui ont été tirées de ce séminaire seront réellement appliquées sur le terrain? Il faut savoir aussi que le patrimoine culturel algérien, du point de vue quantité, est énorme, alors que les budgets alloués aux différentes directions de la Culture s'avèrent très faibles et ne pourront faire des miracles tout de suite. Mais les séminaires sont tout de même optimistes, sachant qu'il y a une prise de conscience qui commence à gagner du terrain dans ce domaine que ce soit au niveau local ou national. Pour bien faire, faut-il aussi penser déjà, à éradiquer les constructions illicites qui entourent les villes classées comme patrimoine culturel national.