Après le mouvement de débrayage de quelques heures déclenché durant la journée du 06 avril, et qu'ils estiment «demeuré sans réponse satisfaisante», les postiers sont revenus hier à la charge en déclenchant une grève durant toute la journée, ont indiqué les travailleurs de la recette principale, regroupés dans la cour intérieure de la bâtisse. Les bureaux ayant été tous désertés par les préposés aux guichets, les usagers ne pouvaient que protester contre cette situation qui n'arrange pas leurs affaires. «C'est toujours nous qui sommes les victimes de ces conflits qui ne nous concernent pas», ont lancé des citoyens. Selon des animateurs du mouvement de contestation, «nous sommes en grève pour 24 heures et notre reprise est conditionnée par la réaction de la tutelle dans cet intervalle de temps, sinon elle sera maintenue». La plateforme des revendications des postiers s'articule autour des points concernant une augmentation du salaire de 80% avec un rappel depuis 2008, à l'instar des autres secteurs. De même qu'ils demandent une augmentation des indemnités de nuisance, postés et permanents, prime de caisse, prime de risque pour les convoyeurs de fonds, les facteurs et les agents de sécurité. Suivent ensuite les réclamations relatives à la PRI/PRC applicable depuis 2004, la prime de responsabilité, le point afférent à l'avancement des employés, l'embauche prioritaire des enfants de postiers et la cessation des «recrutements parachutés d'Alger», en donnant la priorité aux fils de postiers, etc. Selon nos interlocuteurs, le malaise est né avec la mesure de séparation de l'ancienne administration des PTT en deux entités, Algérie Télécom comme SPA et Algérie Poste comme EPIC, avec des avantages énormes pour les agents de la première. Ils font remarquer : «La coupe est pleine et ce n'est pas la visite du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (PTIC), Moussa Benhamadi, à Constantine, qui nous fera changer d'avis. Et de poursuivre : « Pour nous, cette visite est un non événement. Le ministre a parlé de tout, sauf des difficultés des employés d'Algérie Poste et de leurs revendications. Ce que nous considérons plutôt comme un mépris. Il n'est plus possible de nous berner par des mots mielleux et de simples promesses», concluent-ils.