Les actions menées par les pouvoirs publics pour la récupération des huiles usagées et la protection de l'environnement ne semblent pas avoir les résultats escomptés. Durant le premier trimestre de l'année en cours, 37 stations de lavage ont été mises en demeure par la direction de l'environnement pour divers dépassements. Ces structures implantées au niveau des groupements urbains avaient été mises en demeure et un délai ferme leur avait été accordé pour remédier aux carences relevées sous peine d'être frappées d'un arrêté de fermeture. Ces stations étaient dépourvues d'équipements spécifiques pour le traitement des produits huileux industriels comme les lubrifiants nocifs. Ces produits étaient déversés tels quels dans la nature et notamment dans les réseaux d'assainissement. Bien que ces huiles aient un impact néfaste sur l'environnement et sur les nappes phréatiques (un litre de lubrifiant peut couvrir 1.000 m² d'étendue d'eau visible à l'œil nu), certaines stations de lavage ne sont pas équipées de filtre à huile et continuent de déverser les lubrifiants dans les réseaux d'assainissement. Une vaste campagne visant les stations de lavage et de dégraissage automobile a été lancée l'année dernière à Oran. Dans ce cadre, 150 stations ont été mises en demeure pour se conformer à la réglementation en vigueur, alors que 15 autres ont été fermées. Le problème de récupération des huiles usagées se pose toujours. Beaucoup d'annonces, mais peu de résultats. Les actions initiées par les pouvoirs publics, depuis les années 80, n'ont pas obtenu à ce jour des concrétisations significatives. Pour tout dire, le secteur privé non plus ne s'est pas beaucoup engagé. Bien qu'une taxe de 12.500 DA par tonne de lubrifiant mise sur le marché ait été instaurée par décret, en vigueur depuis 2006 (taxe versée au fonds de la dépollution et de la protection de l'environnement), les opérateurs qui génèrent ces huiles, notamment les stations de vidange et les concessionnaires, se plaignent de problèmes de collecte. Installations de récupération des huiles usagées au niveau des stations et leur collecte vers des bacs de stockage à grandes capacités situés au niveau des terminaux portuaires, n'a pas eu l'écho souhaité. Toutefois, selon des gérants de station de lavage et de vidange, ces derniers possèdent toujours des stocks d'huiles usagées dans des fûts ou dans des fosses de récupération. Il s'agit de quantités énormes d'huiles qu'ils ne savent pas où mettre. Le réseau de distribution de Naftal avait été chargé de faire le plus dur en procédant à la récupération des huiles de vidange automobile dans ses stations-service et celle des huiles industrielles dans les usines concernées, mais avec la mise sur le marché de plusieurs marques de lubrifiants, la collecte est devenue plus pénible pour Naftal, car la récupération des huiles des autres opérateurs n'est pas la première mission de Naftal. Aussi, pour des raisons diverses, notamment le peu d'adhésion des opérateurs concernés, le taux de 10% de récupération a rarement été dépassé.