«Une enquête sur une affaire de deux pièces archéologiques datant de l'époque romaine, comportant des gravures et concernant la région de Békira, découvertes au domicile d'un citoyen de cette localité qui refuse de les rendre, est actuellement en cours.» C'est ce qu'indique M. Mohsen, en marge de la journée de sensibilisation sur le trafic et la contrebande des pièces du patrimoine archéologique en Algérie. Le représentant de la direction de la Sûreté de la wilaya, lors de cette rencontre, a fait une communication au nom de ce corps. Cette journée qui entre dans le cadre du mois du Patrimoine, organisée par la direction de la Culture et de l'association des amis du palais du Bey, a eu lieu hier, au palais de la Culture Malek Haddad et a été animée par des spécialistes et des représentants de la douane et de la police. Et M. Mohsen de poursuivre que «le citoyen en possession des vestiges archéologiques en question qui consistent, précise-t-il, en deux blocs de rocher avec des gravures, ne veut pas les rendre pensant qu'ils lui appartiennent, car les ayant trouvé sur un lot de terrain qu'il venait d'acheter. Ignorant, et certainement de bonne foi, que si le terrain acheté lui appartient effectivement, par cet acte même, il n'en est pas tout à fait de ce qui se trouve dans son sous-sol, et particulièrement lorsqu'il s'agit de pièces archéologiques et donc de la mémoire du pays.» Et d'observer que «dans ce cadre, l'on comprend la nécessité d'un travail de sensibilisation en direction des populations et de la société civile, à l'instar de cette journée sur le trafic touchant le patrimoine archéologique local.» A ce propos, le président de l'association des amis du palais du Bey, dans sa courte allocution d'ouverture de ladite journée a bien insisté sur l'implication de la société civile dans la protection du patrimoine culturel en général, vestiges archéologiques, pièces artistiques, gravures rupestres, etc. Le travail aussi important soit-il, de la police, de la gendarmerie et de la douane ne peut suffire pour endiguer le phénomène de contrebande en matière de patrimoine, le citoyen informé et sensibilisé à ce problème peut se révéler d'un apport précieux dans l'action de protection. Quoi qu'il en soit et selon M. Mohsen, la région Est a été, de 1995 à 2008, le théâtre de plusieurs vols de pièces archéologiques et artistiques survenues dans les régions frontières avec la Tunisie. Il en est ainsi du vol du masque de Gorgone pesant pas moins de 400 kg dérobé du musée de Annaba, de 09 têtes de statues en marbre du musée de Skikda, de 08 autres têtes de statues datant de l'époque de Caracala, en plus de la disparition de 50.000 pièces de monnaies romaines et byzantines de la région de M'daourouch à Souk Ahras, etc. Cependant la coopération avec les services concernés de la Tunisie, a permis en 1999 la récupération de 11 pièces datant de la présence romaine.