Parmi le butin, on compte 6 statues, dont une datant de l'époque chrétienne, un bijou, des toiles et des pièces de monnaie allant de la période romaine païenne au XXe siècle. Les services de sécurité ont réussi, samedi dernier, un important coup de filet au sein du milieu du trafic des objets archéologiques. Les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie à Constantine, appuyés par leurs collègues de la Section de sécurité et d'intervention (SSI), ont mis la main sur un véritable trésor dont la valeur est inestimable. Lors de l'action déclenchée grâce à l'issue d'un travail de renseignements, 5 personnes ont été interpellées et 46 cartouches de calibres 11, 43 ont été découvertes lors de la perquisition effectuée par les gendarmes. Parmi le butin, on compte 6 statues, un bijou, des toiles et des pièces de monnaie allant de la période romaine païenne au XXe siècle. Pour les 6 statues, on en dénombre une en bronze de l'époque chrétienne de 535 grammes (probablement IVe siècle de notre ère), une en bronze représentant un empereur romain, une statute en bronze représentant un pharaon, une statue représentant la vierge Marie, une statue représentant une personne assise en train de lire un livre dont l'époque n'a pas été encore déterminée et, enfin, une statue représentant un cheval au galop datant de la résistance populaire en France, soit la Seconde Guerre mondiale. Pour les pièces de monnaie, on compte 176 unités de monnaie antique en argent datant de l'époque islamique (du VIIIe au XVIe siècles de notre ère) et 2 pièces de monnaie romaine. Pour les bijoux, les gendarmes ont saisi 6 bracelets en argent datant de la période des Berbères de la Numidie. Enfin, trois toiles non encore identifiées ont été aussi récupérées. Ces objets saisis ont été remis à la Direction de la culture de Constantine et l'enquête est toujours en cours afin de faire la lumière sur ce trafic qui touche le patrimoine de la nation algérienne. Depuis la création de structures spécialisées dans ce genre de crimes au sein de la Gendarmerie nationale, les découvertes d'objets archéologiques volés et destinés à la revente ici en Algérie ou à l'étranger se suivent les unes après les autres. Jusqu'à un passé récent, d'importants sites archéologiques n'étaient même pas dotés de clôture. D'autres étaient occupés carrément par des familles de squatteurs. Tourisme et recherches sont souvent utilisés comme couvertures par des réseaux internationaux de trafic d'objets archéologiques. On se rappelle de cette agence allemande spécialisée qui a pris des caisses d'objets en Allemagne pour les étudier, sans qu'on procède, au niveau de l'administration algérienne, à l'inventaire du trésor qui lui a été remis. Les histoires de ces touristes qui font faux pas à leurs guides en plein désert, pour disposer à leur aise des pièces archéologiques, sont nombreuses. Les unes ont tourné au drame pour ces pseudo-touristes et pour l'image du pays. Aujourd'hui, grâce à Internet, le marché des objets archéologiques connaît un boom que ne ratent pas des contrebandiers spécialisés disséminés sur la Toile. Mourad KEZZAR