A raison de deux fois par semaine, les auxiliaires médicaux anesthésistes et réanimateurs (AMAR) de la wilaya d'Oran, dont le nombre avoisine les 400, observent, au même titre que leurs confrères et consœurs du pays, des journées de protestation pour revendiquer un statut spécifique et remettent en cause, du fait de leur mission, d'être inclus parmi les paramédicaux à l'issue de la promulgation du statut de ce corps. Avant le recours à cette protestation, les concernés ont créé leur propre collectif sans aucune couleur syndicale et une délégation a été reçue au niveau du ministère de la Santé, dont le premier responsable a reconnu que ce corps intermédiaire doit bénéficier d'un statut spécifique. Selon deux représentants du CHU d'Oran, ce premier contact a débouché sur la constitution de deux commissions devant débattre, en plus du statut, la question de la formation. Nos sources précisent qu'au bout de deux séances de travail, la tutelle a fait appel au SAP, une démarche qui n'a pas été du goût des représentants du collectif. Ils estiment que rien ne peut les associer aux paramédicaux, étant donné qu'ils avaient leur propre statut promulgué par le décret exécutif 91/109 et alors qu'ils attendaient que ce texte révolu soit amélioré et adapté aux données actuelles, il a été dilué dans le statut des paramédicaux. «Sans aucun complexe de supériorité», disent-ils, ils estiment avoir droit, de par la particularité de leur mission médicale faite de gestes médicalisés et de responsabilité pénale en cas d'erreurs, à un texte plus adéquat. Par ailleurs, nos sources précisent que, dans la majorité des cas, leur présence dans les blocs opératoires est efficiente. Ils comptent faire valoir leur plateforme de revendications qui s'articule autour du statut spécifique, une couverture juridique, une formation de qualité qui devrait passer de 3 à 5 ans, une meilleure catégorie, à savoir la 13, et un régime indemnitaire qui prend en ligne de compte tous les risques de leur mission. Tout en assurant le service minimum, les auxiliaires médicaux anesthésistes réanimateurs sont déterminés à recourir à une grève illimitée si la tutelle ne se montre pas flexible.