Ils estiment que le statut actuel ne les protège pas contre les dérives et la clandestinité. Les auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation menacent de recourir à une démission collective si le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière ne répond pas à leur plate-forme de revendications, dont notamment la mise en place d'un statut particulier qui protégerait ce corps de métier à risques. “Nous travaillons dans des conditions professionnelles dangereuses. À la moindre erreur, même si l'erreur n'est pas avérée, on nous jette en prison comme de vulgaires bandits. Ici à Alger, les anesthésistes et les réanimateurs sont plus ou moins protégés. Mais à l'intérieur du pays, où leur nombre est très élevé, nos confrères sont jetés en pâture et à la vindicte populaire. Le ministre de la Santé doit savoir que les anesthésistes et les réanimateurs sont prêts à renoncer au rappel, l'essentiel est de promulguer un statut digne de ce nom”, nous ont déclaré, hier, des anesthésistes joints par téléphone. Selon nos interlocuteurs, deux journées de protestation seront organisées lundi et mercredi prochains pour revenir à la charge. Selon notre source, ces auxiliaires ne peuvent pas organiser successivement plusieurs journées de contestation, encore moins de grève illimitée. Et pour cause, la relance de leur association, qui est par ailleurs en veilleuse, est assujettie à l'accord du ministère de l'Intérieur où leur dossier est actuellement bloqué. Du coup, les anesthésistes et les réanimateurs agissent en collectif national, et ce, en attendant de s'organiser en syndicat. “Nous sommes des anesthésistes et des réanimateurs clandestins. À chaque fois, on nous sort un subterfuge pour nous bloquer. Autant de préalables qui nous mettent dans une position de malaise, car on doit s'occuper de nos malades. Mais que le ministre sache que nous ne reculerons pas ! Et s'il maintient sa position, nous irons vers une démission collective et nous paralyserons les blocs opératoires et tous les actes médicaux relevant de nos compétences. La sourde oreille n'arrange personne”, clament encore ces auxiliaires. Ces derniers ont, dans une correspondance adressée au département de Djamel Ould-Abbès, dont une copie a également été transmise au Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les DG des CHU et des hôpitaux, aux directeurs de la santé des wilayas ainsi qu'aux professeurs et chefs de service, estimé que “la proposition de statut pour les auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation par la tutelle ne répond guère aux lois et à la réglementation algériennes. Cet état de fait met tous ces auxiliaires médicaux dans une position d'exercice illégal”.