La Commission nationale des consultations politiques suspendra ses séances pendant trois jours pour permettre au Conseil national économique et social (CNES) de tenir les états généraux de la société civile sur saisine du président de la République. Le porte-parole de la commission Bensalah a animé hier son troisième point de presse et ce depuis le lancement des consultations le 21 mai dernier. Point qu'elle qualifie de «jonction» entre ses membres et les journalistes accrédités, aux fins «d'assurer la transparence au déroulement de ses travaux et par là même en informer l'opinion publique». Bien qu'elle a précisé sa démarche dès les premières consultations, la commission a tenu hier par la voix de son porte-parole à en rappeler le cadre, les critères et les principes. Le tout visant l'objectif de «réaliser des réformes profondes pour renforcer le processus démocratique, réactiver l'action politique et mettre en avant la crédibilité des opérations électorales». Et par là «donner à l'Algérie des institutions représentatives et légitimes ( ).» Mohamed Ali Boughazi note que «la commission poursuit ses séances depuis le 1er jour, avec le même volume de travail quotidien». Ceci pour prouver qu'elle n'est pas boycottée. Tout en refusant d'en être un mécanisme de comptabilité, elle réitère «son principe de l'élargissement de ses consultations en les ouvrant à tous les avis et propositions pour peu que leurs auteurs répondent aux critères qui ont été déterminés au préalable». Boughazi en ressort «l'enrichissement, la diversification, la divergence ( ) qui en démontrent la persévérance et le sens de la responsabilité.» La commission espère, dit-il que, «ces consultations mettent en avant des convergences d'opinions autour des principes et règles de la pratique démocratique ( ).» Elle promet de «continuer de s'acquitter des missions qui lui ont été dévolues et de les achever dans les délais qui lui ont été impartis, sans empressement et sans lenteur». Elle tient à souligner qu'elle poursuit ainsi sa mission de prendre les déclarations et les positions des invités et précise que «naturellement, elle n'est pas responsable de leur contenu». Interrogé encore une fois sur l'éventualité de la tenue d'une conférence nationale à la fin de ces consultations, Boughazi indiquera cette fois-ci que «la commission les consigne dans un document final qu'elle doit remettre au président de la République et c'est à lui de décider». Document qu'il avait classé la semaine dernière «consensuel» parce qu'a-t-il dit hier «nous y agençons les avis selon leur convergence». Le président aura aussi, ajoute-t-il, «les avis qui divergent». Le porte-parole prévient que la commission suspendra ses séances pendant trois jours, les 14, 15 et 16 juin prochain pour, dit-il, se consacrer «à des réunions organisationnelles internes». Il est évident que cette suspension a été programmée pour faire en sorte de la faire coïncider avec la tenue aux mêmes dates des états généraux de la société civile. Le CNES prévoit, en effet, de les organiser au Palais des nations de Club des pins, à partir de ce mardi et d'y faire participer «toutes les franges de la société de tous les horizons». Nombreux des invités de Mohamed-Seghir Babès qui doivent être les mêmes que ceux de la commission Bensalah. La suspension des consultations est pour certainement éviter le télescopage entre les deux instances. Les membres de la commission déclarent, par la voix de Boughazi, rendre hommage «à tous les partis, les personnalités nationales et les organismes et associations de la société civile qui ont participé aux consultations ainsi qu'à tous ceux qui n'ont pas pu y être physiquement mais qui ont tenu à faire parvenir leurs propositions par écrit». La commission Bensalah reprendra ses travaux le samedi prochain (18 juin).