La compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach est désormais actionnaire dans le groupe pétrolier espagnol Gas Natural Fenosa. Un accord d'acquisition de Sonatrach de parts du capital de Gas Natural a été signé hier vendredi. Une opération qui a été validée par le conseil d'administration de la compagnie espagnole. Après une bataille arbitrale déclenchée en 2007 entre les deux parties, cette affaire a trouvé son épilogue en août 2010 suite à la sentence du tribunal arbitral. Sonatrach est actionnaire à hauteur de 3,8504 % dans la société espagnole. Cette dernière devra également payer 1,897 milliard à Sonatrach conformément à l'accord signé avec une révision des prix entre 2007 et mai 2011. Selon le communiqué rendu public par Sonatrach, le montant de la souscription est de l'ordre de 514.737.838,16 euros alors que le prix d'achat de l'action est de 13,4806 euros. Quant au nombre d'actions achetées par Sonatrach, il est de 38.183.600. Pour la compagnie nationale, «ce taux de participation minoritaire de Sonatrach dans le capital de Gas natural SDG S.A ne lui ouvre pas le droit à un siège au Conseil d'administration de Gas natural». Reste que la compagnie pétrolière nationale qualifie cette acquisition de «positive», ajoutant que «le cours de l'action de Gas Natural SDG SA prend de la valeur dès l'annonce de la conclusion de l'accord du 14 juin 2011». Une date qui marque, en effet, la fin du litige qui opposait Sonatrach au géant ibérique Gas Natural sur les contrats de vente de gaz. Les deux parties se sont engagées à coopérer dans des projets énergétiques futurs et ont convenu «de régler tous les différends relatifs aux contrats de vente de gaz existant entre les deux sociétés». Cet accord prévoit également 'la possibilité pour Sonatrach d'acquérir une participation minoritaire dans le capital de Gas Natural Fenosa, et la possibilité pour celle-ci de prendre des participations dans des projets du groupe pétrolier algérien», selon le communiqué commun rendu public à l'issue de la signature, mardi dernier, de la convention qui a mis fin leur différend. Un accord qui représente «un jalon important pour les parties et marque le démarrage d'une nouvelle relation stratégique», précise le communiqué. Pour M. Cherouati, PDG de Sonatrach, «cet accord met fin à tous les différends précédents sur les contrats de vente de gaz en vigueur, et en même temps élargit la coopération entre les deux groupes dans de nouveaux domaines et dans un contexte international qui favorise le développement du partenariat». De son côté, M. Gabarro a relevé «l'importance pour son entreprise d'avoir conclu un tel accord avec Sonatrach en gardant à l'esprit que l'accord met en place un cadre favorable pour le développement des relations futures» entre Gas Natural et son principal fournisseur historique de gaz. Pour rappel, l'affaire est née de la demande de Sonatrach de réévaluer à la hausse les prix du gaz de 20% en application de la clause dite «de bouleversement», prévue par les contrats de vente de gaz à l'entreprise espagnole et qui stipule une révision à la hausse des prix du gaz à chaque fois que les prix du pétrole augmentent. En novembre 2009, le tribunal arbitral de Genève (Suisse) avait également décidé que Sonatrach n'avait pas à indemniser Gas Natural et le pétrolier espagnol Repsol pour avoir dénoncé en 2007 un accord sur le projet Gassi Touil de liquéfaction de gaz naturel. Gas Natural a fusionné en 2009 avec le groupe espagnol Union Fenosa et, depuis cette date, il s'appelle Gas Natural Fenosa.
