Un petit essaim de criquets pèlerins est observé, depuis quelques jours près de Ghardaïa. C'est ce que révèle la direction des Services agricoles (DSA) de cette wilaya, citée par l'Aps. Ces criquets pèlerins ont infesté une superficie de près de 60 ha de culture à Dakhlet El Fadj, et Oued Etguir, dans la localité de Hassi Lefhal, à 120 km, au sud de Ghardaïa. Des dégâts ont été constatés notamment sur les cultures de pastèques et de melons. Chaque hectare est infesté par environ 20 à 30 criquets, explique un spécialiste de la lutte antiacridienne à Ghardaïa. Cette infestation de criquets migrateurs est qualifiée de «mineure». Elle a toutefois mobilisé l'ensemble des acteurs intervenant dans la lutte anti-acridienne, notamment les équipes mobiles de l'annexe locale de l'Institut national de la Protection des végétaux (INPV). Selon les parasitologues, cette infestation a été favorisée par une forte humidité induite par une bonne pluviométrie relevée au printemps dernier et au développement soutenu de la végétation dans cette région. «Le dispositif de lutte mis en place depuis plus d'une année, a été réactivé et des moyens ont été redéployés vers le Sud», affirme le directeur des Services agricoles. Et d'ajouter que la superficie infestée, signalée par les agriculteurs, a été traitée par les techniciens de l'INPV. En guise de prévention, les agriculteurs maraîchers ont été dotés de pulvérisateurs à dos contenant des produits insecticides pour intervenir directement, en cas d'infestation. Des cellules de veille composées d'un personnel qualifié chargé de fournir des données sur l'étendue de la population de criquets pèlerins ont été réactivées et renforcées dans différentes localités. Leur mission est d'assurer une prévention efficace. En avril 2010, la wilaya de Saïda avait fait face au criquet. Pas moins d'une centaine d'hectares avaient été infestés. Cette wilaya a également fait les frais d'une infestation similaire durant l'été 2007 où 15.000 ha de cultures avaient été infestés. En octobre 2006, plusieurs régions du pays avaient été infestées par le criquet pèlerin. Ces criquets provenaient de Mauritanie, pays alors fortement envahi par ces insectes ravageurs. L'Algérie a déjà fait face à une forte invasion de criquets. «L'Algérie est en mesure de traiter plus de 600.000 ha infestés par jour», affirme un responsable du ministère de l'Agriculture. La Mauritanie et l'Algérie avaient décidé, fin 2005, de mettre en place des «bases» pour lutter contre les criquets pèlerins à leurs frontières communes. Les criquets pèlerins constituent une véritable menace pour l'agriculture des pays qu'ils traversent, dévorant sur leur passage une grande partie de la végétation. Les criquets pèlerins sont capables de détruire, en 24 heures, des cultures destinées à nourrir plus de 250.000 personnes. Une seule femelle peut pondre 2 ou 3 fois et, à chaque ponte déposer 150 à 200 œufs dans le sol. Le criquet pèlerin est originaire d'Afrique et forme des essaims dévastateurs. Les migrations sont déclenchées lorsque la population atteint un certain seuil de densité. Le criquet pèlerin consomme chaque jour son propre poids de verdure : il doit accumuler des réserves de graisses avant de migrer et dévaster les cultures.