Une population de criquets a infesté une superficie de 30 ha de maraîchage et reliquat d'orge, dans la commune d'El-Meneâ, au sud-est de Ghardaïa, selon les services agricoles de la wilaya cités par l'APS. Cette population acridienne de faible densité (entre un et deux criquets par m2), a été observée ces derniers jours dans un périmètre agricole au lieudit "Zemlat Harcha" situé à 236 km au sud -est de Ghardaïa, dans la commune d'El- Meneâ. Pour faire face à cette situation, une opération de traitement par voie d'épandage terrestre a été entamée par des équipes combinées de lutte anti-acridienne et des agriculteurs, et se poursuit activement, a-t-on indiqué. Des dizaines de pulvérisateurs à dos manuel ainsi que des pesticides anti-acridien ont été distribués aux agriculteurs de ce périmètre agricole pour le nettoiement des zones infestées afin circonscrire le fléau, précise la même source. Par ailleurs, un dispositif de veille acridien vient d'être mis en place par la direction des services agricoles de Ghardaïa, à travers l'ensemble des localités de la wilaya dans le but de coordonner les informations et d'intervenir dans les plus brefs délais pour circonscrire les foyers infestés. Selon des spécialistes de la lutte anti-acridienne à Ghardaïa, "cette faible population acridienne qui a infesté un périmètre agricole est maîtrisable mais la lutte contre la recrudescence acridienne doit être permanente". Le renforcement du dispositif de veille et de prospection constitue le "pilier" de la lutte acridienne, indique un responsable de l'agriculture, ajoutant que "la vigilance doit gagner l'ensemble des acteurs intervenants dans la lutte". A rappeler dans ce contexte qu'une une importante réunion sur la lutte anti-acridienne se tiendra à Alger en juillet prochain avec la participation des pays du Maghreb et de l`Afrique de l`Ouest. Cette rencontre, à laquelle prendront part l`Algérie, la Libye, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Mali, sera consacrée à l`examen et à l`adoption d`une stratégie régionale commune de lutte et de prévention contre le criquet pèlerin. Le ministère de l`Agriculture avait annoncé auparavant que la situation acridienne en Algérie a été maîtrisée grâce au traitement de quelque 2,4 millions d`hectares, mais le risque persiste toujours à l`approche de l`automne. Donc vaut mieux prévenir que guérir ! A noter par ailleurs qu'à l'heure actuelle, seul le traitement chimique est efficace pour lutter contre ces insectes. Des biopesticides ont été développés mais sont encore au stade d'essai. En Algérie, lors de la dernière invasion en 2004-2005, 5 millions d'hectares ont dû être traités chimiquement avec des conséquences environnementales plutôt néfastes. En 2007, le pays connaît une période de rémission dans l'invasion des criquets. Grâce à la lutte préventive, 2 000 hectares seulement ont été traités en 2006. En 2003, plusieurs milliards de criquets pèlerins ont investi le Sahel. Pour les populations, la menace est réelle : une tonne de ces insectes, soit une fraction d'un essaim moyen, consomme en un jour autant de nourriture que 2 500 personnes. Selon les pays traversés par les criquets, jusqu'à 40 % des pâturages et 10 % des cultures de légumineuses ont été ravagés. Auparavant, les pays du Maghreb et du Sahel se sont réunis en 2000 au sein de la Commission de lutte contre les criquets pèlerins en région occidentale (CLCPRO), pour unir leurs moyens d'action (partage des outils et des informations) sous l'égide de la FAO.