Les négociations salariales entre la direction d'Air Algérie et les délégués du collectif du personnel navigant commercial (PNC) doivent débuter aujourd'hui pour discuter du volet salarial. Une première rencontre qui devra en appeler deux autres, le dimanche et mardi prochains, selon Yacine Hamamouche, le porte-parole du collectif. Dans une déclaration téléphonique faite au «Quotidien d'Oran» le syndicaliste nie formellement toute revendication chiffrée, affirmant au passage que le PNC n'a jamais traité, ni évoqué les 106% d'augmentation salariale, taux brandi par la direction générale de la compagnie aérienne nationale. «Le procès-verbal signé avec l'ancien PDG d'Air Algérie fait foi», dira M. Hamamouche, qui insiste sur le rétablissement des faits et l'intitulé de ce point, qui se profile comme une véritable pierre d'achoppement dans les prochains rounds de négociations. «On n'a jamais demandé à être alignés sur les pilotes et copilotes, nous exigeons qu'on soit reconnus et payés selon nos qualifications de personnel navigant car il y a une hiérarchisation des salaires et nous en tenons compte», précise notre interlocuteur. «Nous avons négocié avant d'entamer la grève pour aboutir à un résultat avec l'ancienne direction, tout en leur donnant 8 mois comme échéancier pour le matérialiser», ajoutera-t-il. Concernant les augmentations salariales, Mohamed-Salah Boultif, le premier responsable d'Air Algérie, a été catégorique sur ce point puisqu'il déclarera qu'«en aucun cas, je n'irai vers un déséquilibre financier de l'entreprise». Il soulignera, lors de son intervention à la Chaîne III de la Radio nationale que «si on accorde une augmentation de 106% au personnel navigant, ce seront tous les autres corps qui demanderont la même chose». Une déclaration qui sonne aux oreilles du collectif comme un désaveu d'un compromis qui aurait été trouvé pour la reprise du travail après une grève qui aura duré quatre jours. «S'il insiste à faire une fixation sur les 20%, une augmentation prononcée en faveur de tous les travailleurs d'Air Algérie, je ne vois pas l'utilité de s'asseoir autour de la table des négociations», dira le responsable des 4 délégués mandatés par le collectif du PNC. Fort des assurances reçues par le Premier ministère, le personnel navigant commercial demande incessamment qu'on reconnaisse ce corps de métier, «un corps spécifique qui a son mot à dire». Yacine Hamamouche revient sur le préjudice subi depuis 1999 par ceux qu'il représente puisque travaillant en cabine, ils étaient considérés comme personnel au sol. «On fait table rase du passé mais qu'on revienne aux choses sérieuses en les replaçant dans leur véritable contexte». A propos des salaires du PNC, et à titre de comparaison, notre interlocuteur dira que les débutants dans les compagnies aériennes tunisienne et marocaine touchent quelque 700 euros par mois alors que les Algériens, débutants également, avoisinent difficilement les 350 euros. Concernant la réintégration des 150 grévistes, licenciés au plus fort de la grève, il reconnaitra que c'était la première condition d'un retour à la normale, mais pour le moment, et hormis des décisions de reprise par télex, ils attendent toujours les décisions nominatives de reprise du travail.