Le syndicat autonome du personnel navigant commercial d'Air Algérie, tiendra aujourd'hui (au lever du jour) son assemblée générale, pour décider des actions à entreprendre à la suite de l'échec des négociations salariales avec l'employeur. C'est le secrétaire général du SNPCA, Yacin Hamamouche, qui l'annonce «au nom des délégués», tout en «regrettant» que les différentes rencontres ayant réuni les représentants de l'administration et ceux des travailleurs «n'ont pas abouti». Selon lui, les revendications portent sur quatre points essentiels, à savoir la revalorisation salariale avec référence au personnel navigant l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, le respect de l'accord collectif sur le régime du travail, et la création d'une direction chargée du personnel navigant commercial (PNC) au niveau de la compagnie. Pour ce qui est de la hausse des salaires, Yacin Hamamouche note que «le blocage réside dans le fait que l'employeur s'entête à assimiler le personnel navigant à celui au sol, alors que nous voulons que les deux entités soient différenciées». Il se demande «pourquoi la compagnie accepte de payer 100 dollars jour au PNC turc, italien et portugais, avec une prise en charge dans des hôtels 5 étoiles et refuse de revoir le salaire du PNC algérien sous prétexte de la crise financière». Pour mieux illustrer la précarité des salaires, le syndicaliste affirme que ses collègues débutants de Tunis Air «perçoivent une rémunération de 1400 dinars tunisiens, soit 712 euros, alors qu'au Maroc, les stewards et hôtesses perçoivent un salaire de 8000 dirhams marocains, soit 705 euros et ceux de Tassili Airlines, compagnie que dirigeait le PDG d'Air Algérie, un PNC de moins de deux ans d'expérience, est rémunéré à 50 918 DA, avec 900 DA d'indemnité de nuit et une charge de travail de loin inférieure à celle qui prévaut au sein de notre compagnie». Le secrétaire général du syndicat du personnel navigant revient sur les promesses des uns et des autres quant à la prise en charge des revendications salariales, en disant que l'ex-PDG, Ouahid Bouabdellah, «a certifié que tous les voyants étaient au vert mais dès son limogeage son staff affirme qu'elle est plutôt au rouge et le nouveau PDG rassure de la bonne santé financière qui permet de payer tous les travailleurs, en proposant 20% d'augmentation au PNC. Or, ces derniers exigent une revalorisation conséquente. Vu le changement de direction à la tête de la compagnie, nous nous sommes entendus non pas sur 20%, mais sur 100% de hausse, dont 50% devaient entrer en vigueur après les négociations et les 50% restants seront décidés selon un échéancier étalé à la fin de 2011». Sur la question de l'amélioration des conditions de travail Yacin Hamamouche souligne que «le PDG de la compagnie, a reconnu que celles-ci (conditions de travail) étaient indignes d'une compagnie aérienne. Il a promis de lancer les travaux de construction d'un nouveau centre des opérations, mais en attendant le PNC continue à souffrir de l'inexistence de salles de repos, d'attente, de restauration etc». En outre, le représentant de l'organisation syndicale réitère sa revendication de la stricte application des dispositions de l'accord collectif sur le régime de travail signé le 18 juin 1994 : «En dépit de l'engagement de l'ex-PDG de respecter scrupuleusement cet accord, sur le terrain, les directeurs des programmes et des opérations, s'appliquent à l'enfreindre par l'application de programmes de vol, dépassant tout entendement. Les menaces, harcèlements et arrêts de vols sont devenus monnaie courante.» Concernant la quatrième revendication, à savoir la création d'une direction du PNC, le représentant des travailleurs estime qu'elle est toujours au stade de la négociation, «alors qu'ailleurs chez Air France, British Airways et d'autres compagnies, cela fait longtemps que l'idée est matérialisée». En conclusion après trois semaines de délai imparti aux dirigeants de la compagnie pour prendre en charge la plateforme de revendications, la situation est toujours la même : «Nous sommes toujours à la case de départ. Ce qui nous oblige à aller vers une assemblée générale, prévue aujourd'hui (à 4 heures du matin), pour laisser la base décider en toute souveraineté des actions à prendre pour faire pression sur l'administration et l'amener à revoir sa position.»