Un Algérien, Ratni Mohamed, né le 22 mai 1975, connu également sous les noms de Breche Jérôme ou Breche Jean Francis, présentant une cicatrice au front, comme signe particulier, se trouve sur une liste de 30 hommes accusés de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité qui se cacheraient sur le territoire canadien. L'identité des suspects, traqués par l'Agence des Services frontaliers du Canada, a été rendue publique jeudi dernier, par le gouvernement de Stephen Harper. L'Algérien, qui résiderait à Montréal, Québec, selon sa fiche signalétique publiée, au même titre que les 29 autres suspects sur internet, est accusé de séjour clandestin au Canada et serait complice de crimes de guerre et de crimes contre l'Humanité. Les autorités pensent également que la majorité d'entre eux se trouvent dans la grande région de Toronto, mais certains auraient été vus à Montréal ou encore en Alberta. Ratni Mohamed figure aux côtés de nombreux suspects originaires d'Afghanistan, ou encore d'Amérique centrale, d'Angola, du Ghana, d'Haïti, d'Irak, du Nigeria, du Pakistan, de République démocratique du Congo, de Somalie, du Sri Lanka, du Soudan et d'ex-Yougoslavie visés par un mandat de renvoi pancanadien parce qu'elles sont interdites de territoire au Canada. Ottawa n'a pas précisé les faits précis qui leur sont reprochés et pour justifier une telle démarche. Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a expliqué, dans un communiqué, que le Canada espère obtenir de nouveaux renseignements qui aideront ses agents d'application de la loi, à trouver ces personnes et à les renvoyer du Canada. Pour cela, le gouvernement appelle à l'implication de la population à laquelle il demande son aide pour retrouver 30 hommes qu'il souhaite déporter. Vic Toews, a aussi affirmé qu'environ 300 personnes se voyaient refuser l'entrée au pays, chaque année, en raison de possibles violations des droits de la personne ou du droit international. Parmi la liste des recherchés publiée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, des citoyens de pays en guerre ou sortant de crise. Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, explique, quant à lui, que le Canada vérifie avec attention le passé des immigrants en provenance des pays qui ont connu la guerre mais certains individus réussissent à déjouer les agents des services frontaliers en présentant de faux passeports. Il affirme que le Canada tient à traduire devant les tribunaux les personnes soupçonnées de crimes ou de complicité dans des atteintes graves aux droits de la personne. Rappelons que le Canada a adopté en 2000, une loi fédérale de «compétence universelle» sur les crimes contre l'Humanité, en vertu de laquelle un Rwandais a été condamné en 2009 à la prison à perpétuité pour sa participation au génocide de 1994, dans son pays.