Les commerçants pénalisés par le tracé du tramway ont été unanimes, hier, quant à la création d'une commission d'indemnisation pour réétudier les dossiers de leurs dédommagements. Ils ont signifié leur refus catégorique à percevoir des sommes qu'ils jugent en dessous de leurs attentes, compte tenu des préjudices énormes qu'ils ont subis depuis le lancement des travaux à ce jour. Dans un point de presse animé à l'occasion, le coordinateur local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a rappelé que seulement 15% des 103 commerçants devant être indemnisés à ce jour ont accepté leurs dédommagements. Les autres refusent toujours et demandent que la commission installée soit composée d'experts agrées par les tribunaux, de représentants de la chambre de commerce et d'industrie, des maires d'Es-Sénia, de Bir El-Djir et d'Oran, du maître d'ouvrage et du syndicat des commerçants en vue d'étudier d'autres paramètres qui, jusque-là, ont été négligés par la direction des domaines, seule structure habilitée à évaluer le montant des préjudices. M. Mouad évoque le cas des crédits contractés par certains commerçants dans le cadre de l'exercice de leur activité, le cas d'ouvriers mis au chômage forcé et d'autres charges fixes et variables, à l'exemple de la perte du fonds de commerce qui, selon lui, doivent être pris en considération en matière de dédommagement. En dénonçant «l'humiliation» dont ont été victimes certains commerçants qui, selon lui, nont fait que revendiquer leurs droits, l'intervenant a rappelé que l'indemnisation doit comprendre tous les dommages causés par les travaux, conformément à l'article 124 et 182 du code civil. De même que l'opération doit cibler toutes les victimes exerçant sur le tracé du tramway ou encore installés sur les ruelles qui donnent sur le tracé. Ces commerçants, qui, selon lui, ont été empêchés de figurer sur la liste des dédommagés, sont à leur tour touchés par le projet. Notons que 164 dossiers ont été traités jusqu'à ce mois sur les 279 déposés par les services des domaines, habilités à évaluer le montant des préjudices. Le montant de l'indemnisation s'élève à 3 milliards 145 millions de centimes.