Plus d'une dizaine de commerçants, touchés par les travaux du tramway, ont exprimé, hier, leur colère après l'indemnisation qu'ils ont reçue des services de l'entreprise du métro d'Alger et qu'ils ont jugée très dérisoire. Des montants que les commerçants rencontrés lors d'une réunion tenue au siège du bureau local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) ont refusé d'encaisser, car ne correspondent pas à la réalité vécue et aux pertes enregistrées. Ces sommes varient entre 5 millions de centimes pour un commerçant en quincaillerie à la rue Mohamed Khémisti à Es-Sénia, 6 millions de centimes pour un autre commerçant installé à l'avenue de St Eugène et à moins de dix millions de centimes pour d'autres activant principalement au niveau des artères les plus touchées à l'exemple du boulevard Mascara, entre autres. Organisée à la demande des commerçants qui se disent lésés dans cette opération d'indemnisation, cette rencontre à laquelle ont pris part les responsables des domaines et de l'entreprise du métro d'Alger, en plus des membres du bureau local de l'UGCAA a été une occasion pour revenir encore une fois sur les critères exigés pour être dédommagés. Pour les commerçants présents dans la salle, ces sommes -dont l'administration s'est contentée de donner des bouts de papiers mentionnant le montant- sont inadmissibles, compte tenu du préjudice engendré depuis le lancement de ces travaux. « Nous nous interrogeons sur quelle base ont été évaluées nos pertes ? », se sont interrogés les concernés. Pire encore, certains précisent que le dédommagement s'est fait à partir de mai 2010, alors que certains commerçants avaient mis la clé sous le paillasson une année auparavant en raison des travaux. En pointant du doigt la manière dont s'est faite l'évaluation des pertes, les concernés affirment avoir déposé des dossiers dans les règles. Pour le responsable de l'entreprise du métro d'Alger, une assemblée pour dialoguer est la meilleure manière pour résoudre cette situation. A ce titre, il précise que 243 dossiers ont été déposés dont 124 concernent uniquement l'avenue de St Eugène. 87 dossiers ont été traités par la direction des domaines et envoyés à l'entreprise du métro d'Alger. Dans ce registre, notre interlocuteur ajoute que l'entreprise a tenu à aviser 69 commerçants pour indemnisation et 30 d'entre eux ont déposé leur RIB. Même si l'expérience des domaines demeure première dans le domaine de l'évaluation des pertes engendrées, le premier responsable de cette direction a été clair quant au respect des directives qui ouvrent droit à l'indemnisation. « Nous avons suivi les méthodes d'évaluation prises en compte à Alger », affirme-t-il, avant d'ajouter que l'évaluation de l'ensemble des préjudices repose sur le chiffre d'affaires déclaré au niveau des services des impôts. Une réponse qui n'a pas convaincu les présents. Dans ce registre, une liste de recours englobant l'ensemble des commerçants concernés sera adressée à la direction de l'entreprise au nom de l'UGCAA. C'est, en substance, ce qu'ont décidé les intervenants. Une formule qui permettra de réétudier les dossiers et de revoir l'ensemble des paramètres. L'expérience des commerçants sera prise en considération, comme l'a expliqué le coordinateur local de l'UGCAA qui n'a pas hésité à mettre l'accent sur l'autre préoccupation des commerçants et qui est liée à la cadence des travaux. Pour rappel, L'opération d'indemnisation des commerçants affectés par les travaux du tramway d'Oran a été lancée à la mi-avril. Sur les 175 commerçants dont les dossiers ont été traités par le comité, les procédures de 74 dossiers ont été achevées et les commerçants ont reçu entre 380 et 540 millions de centimes. Le montant d'indemnisation a pris en considération le lieu de l'activité commerciale, sa nature et la perte encourue par le projet du tramway. Il varie entre 3,8 millions à 5,4 millions de dinars pour chaque commerçant concerné.