Dans une lettre adressée au président de la République, les représentants syndicaux de l'unité d'Oran de l'entreprise nationale de distribution des médicaments (ENDIMED) lancent un SOS pour sauver leur entreprise de la faillite générale. Au-delà de la question salariale, qui certes préoccupe les travailleurs, ce sont les perspectives de l'entreprise qui demeurent aléatoires en raison des déclarations des uns et des autres. Ainsi, les salaires sont jugés insuffisants par rapport au pouvoir d'achat d'où la nécessité de revoir la convention collective qui devait être renégociée en 2010. Cependant, des dysfonctionnements ont été constatés dans la gestion de l'unité d'Oran qui a un portefeuille d'environ 120 officines éparpillées au niveau des 7 wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest. Les représentants des travailleurs relèvent dans leur courrier, outre la question des salaires, celle des œuvres sociales dont ils n'ont jamais tiré profit, ainsi que les bilans erronés. Mais, la question des médicaments périmés qui se chiffrent à des milliards DA (le dernier chiffre rendu public sur la presse fait état de 20 milliards de cts pour le seul premier semestre 2011). Devant l'opacité de la gestion constatée au niveau national, aucune donnée réelle ne filtre. Par ailleurs, le partenaire social s'inquiète sur le devenir de l'entreprise et notamment après son acquisition par le ministère de la Santé, qui demeure une inconnue quant aux deux repreneurs possibles, en l'occurrence Saidal ou PCH. Même si la première option paraissait plus attractive étant donné que les responsables de Saidal avaient déclaré qu'ils comptaient sur le réseau de l'Endimed, fort de 920 officines, pour booster la commercialisation de ses produits et notamment la gamme des génériques. Aussi, ils rappellent les déclarations de Djamel Ould Abbes quant à l'éventualité de confier chaque officine à un jeune pharmacien fraîchement sorti de l'université Mais de toutes ces options, aucune n'a été concrétisée, déplorent les syndicalistes et interpellent le premier magistrat du pays pour user de tout son poids afin de sauver d'une part l'emploi et de l'autre le riche patrimoine de l'entreprise, qui a été déjà amoindri suite aux premières privatisations. Rappelons qu'avant de solliciter le chef de l'Etat, le collectif des travailleurs avait saisi le ministre de la Santé sur les mêmes questions.