Entre le syndicat de l'Etablissement de gestion des services aéroportuaires de l'Ouest (EGSAO), qui exige l'élaboration de la convention collective dont dépend la politique salariale et indemnitaire de l'entreprise, les travailleurs de l'Entreprise des corps gras d'Oran CO.GO (ex-ENCG), qui réclament le paiement de trois mois d'arriérés de salaires et ceux de l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (ENDIMED), inquiets de la dissolution prochaine de leur entreprise, une partie du monde du travail oranais est en ébullition.Les 2 000 travailleurs de l'Endimed (ex-Enapharm) sont anxieux sont : dans un peu plus de quatre mois, leur entreprise qui compte une dizaine d'unités à travers le territoire national sera dissoute malgré «la bonne santé financière» que prouvent «les chiffres d'affaires et l'attribution annuelle de la prime d'encouragement», comme le déplorent les travailleurs de l'unité d'Oran dans une lettre ouverte désespérée adressée au président de la République. Un document dans lequel le collectif explique que la gestion de l'entreprise est positive (le chiffre d'affaires pour la seule unité d'Oran en 2009 est estimé à 97 millions de dinars), que les obligations de résultat sont régulièrement atteintes par les agents (elles sont passées de 20 à 45% en quelques années) et que tout cela a été rendu possible par le «patriotisme économique» dont les travailleurs ont fait preuve au lendemain de la restructuration. Appelant le Président à surseoir à une dissolution qui ne servirait personne - surtout pas les 2 000 travailleurs - les auteurs de la lettre affirment que l'entreprise publique peut encore prétendre jouer un rôle prépondérant dans le marché du médicament si les conditions de son développement sont mises en place. Pour les travailleurs de l'Entreprise des corps gras d'Oran CO.GO (ex-ENCG), la situation est quelque peu différente. Ils réclament ni plus ni moins que le paiement de trois mois d'arriérés de salaires en cette veille de Ramadhan qui s'annonce éreintant pour les bourses. Lassés par la multiplication des problèmes socioprofessionnels, les travailleurs ont fini par recourir à la protestation pour percevoir leur dû. Pour le syndicat de l'Etablissement de gestion des services aéroportuaires de l'Ouest (EGSAO), il s'agit de l'élaboration de la convention collective, comme toute entreprise qui se respecte. Il y a quelques jours, les relations entre ce syndicat et la direction générale de l'EGSAO sont quelque peu tièdes en raison de l'annulation par cette dernière d'une assemblée générale extraordinaire. Une mesure arbitraire, selon le syndicat de l'entreprise, qui vient s'ajouter «aux intimidations» que subiraient certains de ses membres. La direction générale, elle, tient un autre discours : plusieurs réunions ont été consacrées au projet de convention collective et une première mouture aurait été adressée au syndicat pour servir de base de négociations.