«90% des pharmaciens sont conventionnés à la CNAS et délivrent des médicaments sur présentation de la carte Chifa», a assuré, hier, Djawad Bourkaïb, directeur de la sécurité sociale au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Ce responsable, qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne 1, a rappelé que la CNAS a généralisé, depuis le 1er août dernier, le système du tiers payant à tous les assurés sociaux titulaires d'une carte Chifa ainsi qu'à leurs ayants droit. «L'utilisation de la carte Chifa n'a, jusque-là, ciblé que les retraités et les malades chroniques. Pas moins de 394 médecins généralistes, 101 spécialistes et 8.551 pharmacies sont conventionnés à la CNAS qui compte 851 agences opérationnelles à travers le territoire national. Depuis le lancement de la carte Chifa en 2007, seuls les retraités et les personnes souffrant de maladies chroniques bénéficiaient de ce système dont la généralisation est prévue pour 2012. «La carte Chifa permet aux assurés sociaux d'acquérir des médicaments prescrits pour eux ou pour leurs ayants droit auprès de n'importe quelle officine pharmaceutique conventionnée avec la CNAS implantée dans leur wilaya», explique M.Bourkaïb. Sur 8 millions d'inscrits, près de 6, 8 millions assurés ont reçu une carte Chifa, à fin juin 2011, indique ce responsable. Pour lui, le nombre de bénéficiaires évoluera davantage à la faveur de l'élargissement du système Chifa à toutes les catégories d'assurés sociaux. M. Bourkaïb affirme que «les malades chroniques, les retraités et les personnes à faibles revenus, dont le nombre est estimé à 2,8 millions de bénéficiaires en 2011, ne sont pas concernés par le plafond de 2.000 DA de prise en charge par la sécurité sociale des médicaments». Il assure que «toute ordonnance prescrite à un malade chronique, quel que soit son montant, est prise en charge par la sécurité sociale». Cette prise en charge oscille entre 80 % et 100 % du montant de l'ordonnance prescrite au malade chronique, en fonction de ses cotisations à la sécurité sociale. Dans le cas où le montant de l'ordonnance du bénéficiaire dépasse les 2.000 DA, l'assuré ou son ayant droit aura à régler au pharmacien la différence qui sera par la suite remboursée par son centre de paiement. M. Bourkaïb fait savoir que l'accès à la carte Chifa est élargi à une catégorie d'assurés dite «spéciale.» «C'est le cas, par exemple, des étudiants, des travailleurs à domicile, des personnes percevant une pension dans le cadre des dispositifs sociaux mais aussi d'autres actifs à l'image des gardiens de parkings», explique ce responsable. «C'est aussi le cas des sportifs et des détenus ayant bénéficié d'une transformation de leurs peines en l'exécution de travaux d'intérêt général», ajoute-t-il. Jusque là, 80% des Algériens bénéficient d'une couverture sociale, et avec ces mesures, ce pourcentage sera revu à la hausse», affirme l'invité de la radio. Par ailleurs, M. Bourkaïb note avec «satisfaction une remarquable baisse des prix des médicaments originaux, induite par la concurrence du générique». «Plus 120 médicaments essentiels ont connu des tendances baissières de prix», relève-t-il. «Le gouvernement a pris des mesures incitatives pour l'utilisation des médicaments produits en Algérie. Cette incitation atteint 20 % de ristourne au profit des pharmaciens et entre 20 à 50 % pour les médecins conventionnés qui prescrivent des médicaments produits localement», explique M. Bourkaïb. Selon lui, sur un montant global des dépenses de santé de la Cnas estimé à 176 milliards de dinars, en 2010, la facture du remboursement des médicaments a atteint 95 milliards, soit 50%». Selon lui, la liste des médicaments remboursables comprend 1 346 dénominations commerciales internationales (DCI), soit 4 500 marques commerciales. Evoquant la réforme de la sécurité sociale, l'invité de la radio rappelle les dernières mesures décidées par le gouvernement visant à améliorer le financement de la CNAS et donc sa pérennisation. «Jusque-là limité aux seules cotisations des salariés, le financement de la Cnas a bénéficié, à la faveur de la réforme, d'autres ressources à l'image de la taxe sur le tabac et d'une autre taxe fixée à 5% tirée sur les bénéfices de toutes les opérations d'importation des médicaments, mais aussi d'un impôt sur toute acquisition d'un bateau de plaisance», souligne M.Bourkaïb.