En principe, l'été s'éteint dans une journée, soit le 21 septembre. Ceci, dans les régions tempérées, mais en ces contrées de feu (et de froid) que sont les régions sahariennes, il n'y a que deux saisons : l'hiver et l'été. Aussi, ce dernier se prolonge-t-il souvent bien au-delà du mois d'octobre pour ne finir qu'en novembre dans une sorte «d'été indien». Donc, c'est une rentrée scolaire qui se fait sous un soleil de feu (la température avoisine les 40° C dès 10 h du matin), ce qui n'est pas fait pour séduire les jeunes écoliers et encore moins pour plaire aux parents qui doivent se démener pour habiller de neuf leurs enfants et les «armer» en fournitures scolaires pour attaquer l'année. C'est donc cette période torride qu'a choisie le ministère de la Culture pour «lancer» son «Festival du livre» pour deux semaines, du 15 au 25 septembre 2011, sous le slogan «Lire en fait». Mais ne dit-on pas que «l'enfer est pavé de bonnes intentions» ? Le but recherché est de «recentrer sur la lecture du livre le système éducatif qui semble avoir perdu de vue ce point important de la scolarisation de l'enfant». Soit. Est-ce donc un palliatif qui va s'inscrire dans la durée et ce, à une insuffisance avouée du système éducatif, lequel système relève du ministère de l'Education ? A celui-ci donc son homologue le ministère de la Culture viendrait à la rescousse ? Néanmoins, pour ce faire, on aurait pu choisir une période plus clémente et qui ne corresponde pas à la rentrée scolaire car, de cette façon, il est demandé à l'écolier du premier palier du cycle d'être à la fois au four et au moulin sans compter le handicap de la canicule saisonnière. Parce que ce festival est itinérant : l'écolier doit aller donc au microbus ou sous la tente dressée à cet effet pour bénéficier des bienfaits du festival. Il peut en effet être motivé par les livres-cadeaux et/ou par l'animation culturelle de circonstance, mais on est en droit de se demander comment on peut lui faire aimer la lecture de livres en si peu de temps et dans les conditions climatiques aussi pénibles. L'expérience a été initiée dans l'ensemble des wilayas du pays. Mais dans celle de Béchar, qui compte 21 communes, seules huit sont concernées par cette manifestation et on se demande pourquoi les autres communes au nombre de 13 ont été en quelque sorte zappées de ce festival. Ce qui revient tout bonnement à les pénaliser. L'expérience de ce festival sera-t-elle renouvelée ? Apparemment, les responsables locaux concernés n'ont pas de réponse à cette question.