Levée de boucliers chez les gérants des kiosques du boulevard de la Soummam et de la place du 1er Novembre (ex-place d'Armes). Les premiers, au nombre de deux, un bureau de tabac et journaux et une sandwicherie, situés juste en face de l'hôtel Royal, du côté de l'ex-Prisunic, ont été destinataires, mardi, d'une correspondance de la commune d'Oran, les invitant «à se rapprocher de l'administration communale en vue de finaliser la procédure d'évacuation de ces kiosques qui seront rasés». Dans le document en question, signé par le délégué de la Division des affaires économiques (DAE) de l'APC d'Oran, M. Rezzine, cet appel est justifié par «des instructions émanant du maire d'Oran, M. Hassam, visant à déplacer les commerces en question du boulevard de la Soummam vers la placette située en face de la Banque d'Algérie, rue des Sœurs Benslimane». La correspondance souligne que les commerçants concernés par cette instruction bénéficieront, à titre de compensation, «de nouveaux kiosques au niveau de ce nouveau site». Cette décision de délocalisation, les gérants des kiosques du boulevard de la Soummam l'assimilent à une véritable volte-face de la part de l'APC, qui, en 2006, du temps de l'ancien maire Noureddine Boukhatem, rappellent-ils, avait retenu les trois kiosques du boulevard (les deux kiosque situés en face de l'hôtel Royal, plus un troisième situé à proximité de la Banque d'Algérie) pour une opération pilote visant à relooker les kiosques d'Oran. Un projet adopté à l'époque dans le cadre du plan d'aménagement urbain de la ville et de son embellissement. Ils soulignent même qu'une société française spécialisée dans les constructions métalliques (kiosques, abribus...) avait pris contact avec l'APC en vue de concrétiser le projet. Pourquoi donc ce revirement si brutal ? De leur côté, les quatre kiosques de la place du 1er Novembre, deux cafétérias et des bureaux de tabac disent avoir été approchés par «un responsable d'URBOR» qui les a instruits «verbalement» d'évacuer leurs commerces en vue du lancement des travaux d'aménagement de la place du 1er Novembre dans le cadre du projet du tramway. «Il est aberrant que ce type de procédé continue à exister. Ce kiosque, on le gère moi et ma famille depuis 1967. Après plus de 40 ans de service, on vient vous dire verbalement, sans aucun écrit officiel, sans consultation aucune ni accord préalable, vous devez quitter votre commerce. Et on s'imagine qu'on va effectivement partir. Je leur ai dit, et je le redis encore. Je ne bouge pas d'ici tant qu'on ne m'adresse pas une décision officielle signée par le wali lui-même. La place du 1er Novembre est grande. Je ne trouve pas d'objection à évacuer l'espace actuel pour me soumettre à l'intérêt public, à condition que je continue d'exercer mon activité au niveau de cette même place», affirme M. Chaïb Mâamar.