Cinq présidents de comités de quartier sont poursuivis en justice par des citoyens habitant des bidonvilles qui leur reprochent de les avoir ignorés dans le recensement et les recours qu'ils ont introduits dans le cadre de l'opération de relogement, indique le président du conseil consultatif du mouvement associatif constantinois. «Dans certains sites, a déclaré en effet M. Louifi, nous avons constaté des problèmes évidents résultant d'un manque de confiance des habitants dans les membres du comité de quartier. Mais il a été établi que globalement les présidents des comités de quartier, qui ont collaboré étroitement avec les autorités, ont fait preuve d'une rigueur tout à fait remarquable. Par conséquent, nous pouvons quand même créditer cette opération, qui s'est déroulée dans la transparence totale, de 90% de réussite». Ces révélations, et d'autres, ont été entendues, hier dimanche, au cours de l'émission «Forum» de la radio régionale de Constantine. De son côté, faisant un bilan sommaire des opérations de tirage au sort qui se sont déroulées au cours du mois de septembre dernier sous sa direction, M. Mustapha Limani, chef de la daïra de Constantine, a déclaré que l'opération «éradication des bidonvilles a permis à 8.600 familles de ces sites de bénéficier de logements nouveaux au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli et ces familles vont être relogées suivant un programme général qui s'étale de 2011 à 2014». «Au cours de la dernière semaine du mois d'octobre ou celle du début novembre, les premiers bénéficiaires, à savoir la centaine de familles du site Sotraco du quartier de Boudraa Salah qui a fait l'objet de la première opération de tirage au sort et dont l'étude des recours vient d'être achevée, seront évacués dans leurs nouveaux logements et ce site sera détruit dans l'heure qui suivra», a expliqué M. Limani. Et d'ajouter que ces premières familles seront suivies par 800 autres qui habitent les bidonvilles du même quartier, à savoir la cité El-Bir, la cité An-Nasr et la cité El-Hattabia, les logements qui leur ont été attribués étant achevés et prêts à les recevoir. En réponse à des questions des journalistes présents sur le plateau, le chef de la daïra a expliqué les méthodes de travail qui ont été retenues pour mener cette opération ainsi que les critères d'attribution des logements F2 et F3. A propos des recours dont le nombre global a été estimé à 1.400, le chef de la daïra a rassuré les citoyens concernés en disant que l'opération suit son cours. «Et personne ne sera lésé par la commission de recours constituée de membres de la daïra, de l'OPGI, de la société d'architecture et de l'urbanisme (SAU), d'un représentant du mouvement associatif et du comité de quartier concerné», a-t-il promis. Ce responsable a indiqué ensuite que l'étude des recours se fera au cas par cas et il est prévu que l'examen de tous les recours sera terminé dans deux mois environ. Evoquant le cas des recours présentés par les anciens habitants de l'avenue de Roumanie et du Bardo, M. Limani a déclaré textuellement «qu'ils sont à l'étude et beaucoup de cas seront pris en considération. Et ils auront une réponse bientôt». Au sujet du cas particulier du site appelé «Ferme Gérard», où des résidents ont exprimé le vœu de ne pas quitter les lieux, M. Limani a assuré que «tout le monde sera évacué car l'assiette foncière va être récupérée par la wilaya pour être intégrée dans un programme d'aménagement global». D'autre part, en réponse à une question sur l'avancement de l'opération de recensement des citoyens de la vieille ville de Constantine qui logent dans des habitations précaires, M. Bahi, directeur de la SAU, a répondu que le recensement a atteint le taux de 70%. Et il a signalé que la même opération se déroule au niveau de la dizaine de sites touchés par les glissements de terrain. Il cite à titre d'exemple la rue des Maquisards, Aouinet El-Foul, Terrain Kaidi Abdallah et la rue Kitouni Abdelmalek. Un journaliste a soulevé le cas des gens qui ont aménagé des logements sur les terrasses des immeubles, dans les sous-sols et même dans les anciens Souks- El-Fellah, dont le chiffre a été évalué à quelque 300 familles, le chef de la daïra a déclaré qu'ils bénéficieront de la même opération de relogement, mais qu'ils doivent d'abord se constituer en association et obtenir l'agrément avant de s'adresser à la daïra. En ce qui concerne la future destination des assiettes foncières, le directeur de la SAU a répondu tout d'abord que l'opération a permis déjà la récupération de 150 hectares lesquels vont faire l'objet d'analyse des sols. Ceux situés à l'intérieur du périmètre urbain seront sûrement destinés à des équipements, a-t-il estimé, et ceux dans d'autres endroits, comme les bords des oueds par exemple, seront aménagés en espaces verts. Les terrains privés, quant à eux, seront restitués à leurs propriétaires légitimes.