Les premières précipitations «tant attendues» de la saison sont bel et bien arrivées, et avec elles leurs lots de désagréments, mettant une fois de plus à nu une ville devenue à la merci de ses multiples défaillances. La matinée d'hier a été émaillée par de nombreux incidents. La pluviométrie a enregistré une hausse considérable hier à Oran et ses environs avec des incidences aussi diverses que néfastes sur la circulation automobile, déjà mise à mal par la multitude de chantiers ouverts sur la voie publique. Les assurances données depuis plusieurs semaines par les communes de la wilaya à travers leurs bilans relatifs aux opérations de curage des avaloirs, en prévision de la saison des pluies, ont paru soudainement, et dès leur premier véritable test, complètement «décalées» par rapport à une réalité de terrain implacable et têtue par ses carences. Plusieurs axes importants de la ville, submergés par les flots suite aux averses intenses et ininterrompues enregistrées la matinée, sont devenus très vite impraticables à la circulation automobile. Ce constat a été fait aussi bien dans les axes relevant des zones est de la ville (Haï Essabah, cité Djamel, USTO) qu'aux artères de la zone ouest (Cité-Petit, Maraval, Les Amandiers). Certaines intersections offraient le spectacle de véritables torrents, à l'image du croisement de l'avenue Mekki Khelifa (ligne B), la rue Hadj Freh Daïfallah (ligne 16). A l'avenue du Lieutenant Smaïn Mohamed, à Haï Yaghmoracen, à proximité du nouveau tribunal civil, des agents de la commune d'Oran, munis de simples barres de fer, se battaient tant bien que mal pour désengorger des bouches d'égouts situées au milieu de la chaussée et tenter de faciliter l'évacuation des flots dont le niveau est monté jusqu'à couvrir une grande surface des trottoirs. A la cité Djamel, au niveau de la trémie, une voiture de type Clio, avec à son bord deux femmes et trois enfants, a carrément été prise au piège, en plein milieu du passage, dont le système d'avaloir est vraisemblablement loin d'être aux normes requises. Les cinq passagers n'ont dû leur salut qu'à l'intervention des riverains qui leur ont porté secours, avant d'installer des barricades de fortune à l'entrée de la trémie pour avertir les automobilistes du danger. Sur la route nationale n°24 menant du stade Zabana vers Es-Sénia Douar, notamment à hauteur de la Cité Emir Abdelkader, un embouteillage de plusieurs centaines de mètres s'est formé à cause des quantités d'eau importantes cumulées. En plus de ces axes routiers, plusieurs groupements d'habitations ont été, par ailleurs, menacés par les eaux, à l'instar de Petit-Lac (Haï Dhaya), où plusieurs habitations situées au rez-de-chaussée ont été inondées. La cité de Lamur, au même quartier, est devenue en l'espace de quelques heures un véritable réceptacle de toutes les eaux avoisinantes. Les habitants de Haï El-Emir Abdelkader (ex-Bernard-Ville), à l'est d'Oran, ont également dû passer une matinée des plus difficiles à cause d'un système d'avaloir quasi inopérant. Le quartier est bien connu pour sa fragilité face aux pluies, particulièrement les habitations situées en aval. Mais depuis que la chaussée a été bitumée, le risque d'inondation a carrément doublé, les eaux n'ayant pas d'autre échappatoire que l'intérieur des maisons, affirment les habitants. Au rond-point de l'USTO (dit rond-point Nekkache,) un véhicule léger a été encerclé par les eaux, le conducteur a été évacué par les éléments de la Protection civile. Même constat à Petit-Lac, où une voiture a été piégée par les eaux. Le conducteur a été évacué par les sapeurs -pompiers qui n'ont pas chômé hier. Durant la même matinée, 10 enfants encerclés par les eaux dans une habitation ont été aussi sauvés par les éléments de la Protection civile. Cette habitation, située au rez-de-chaussée, servait de local pour des cours particuliers.