Exprimant une grande colère et dénonçant à haute voix la fédération de l'hydraulique et leur direction générale, cinq membres de la section syndicale de l'entreprise Transcanal de Hamma Bouziane, accompagnés du secrétaire général de l'union locale de cette localité, sont venus hier protester auprès des instances de wilaya de l'UGTA de Constantine, menaçant de paralyser totalement leur entreprise par une grève totale et illimitée. Selon les chiffres qu'ils ont fournis, Transcanal-Est dont la direction régionale est basée à la cité Boussouf de Constantine, compte environ 600 travailleurs et chapeaute trois unités implantées dans la région, à El-Hadjar (Annaba), Ouargla et Hamma Bouziane. Cette dernière unité compte à elle-seule un peu plus de 330 travailleurs, affirment les syndicalistes que nous avons rencontrés hier à la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda de Constantine. Invité à s'expliquer, M. Taimert Djamel, président de l'unité de Hamma Bouziane, s'en prenant à la fois au directeur général de la région Est et au secrétaire général de la fédération de l'hydraulique, a affirmé que «les travailleurs sont outrés par l'attitude de la direction générale Est qui s'est permis de choisir des gens à sa dévotion pour les représenter à une réunion à la fédération programmée pour aujourd'hui même 31 octobre alors que ces gens avaient été exclus des rangs de l'UGTA par l'union locale». D'après notre interlocuteur, «l'ordre du jour officiel porte sur la convocation envoyée par la fédération de l'hydraulique est de discuter de la convention de branche. Mais l'objet non déclaré de ce conclave, a-t-il souligné, est d'installer ces gens non représentatifs à la tête du syndicat d'entreprise aujourd'hui dissous. Nous protestons contre cela car on a écarté les représentants légitimes des travailleurs, a ajouté Taimert, et ces gens sont dépourvus de toute représentativité syndicale. Et si cela se produit, il y aura des perturbations à la base, les travailleurs risquant d'être divisés et cette situation pourrait engendrer de grands conflits dans la région de l'Est». M. Aouad, responsable de l'administration et des finances de l'union locale de Hamma Bouziane, a appuyé les déclarations du chef de la section syndicale, en ajoutant «que les membres convoqués par la fédération pour représenter les travailleurs de Transcanal de Hamma Bouziane n'ont pas été délégués par l'instance habilitée, car ils ont été exclus par la commission de discipline de l'union locale. Car, a expliqué Aouad, depuis presque trois ans, ils n'ont placé aucune carte syndicale auprès des travailleurs de l'entreprise. Alors, on ne comprend pas comment la fédération de l'hydraulique préfère travailler avec ces gens qui ne représentent qu'eux-mêmes». De son côté, M. Boudiaf, président de la commission de préparation du congrès de wilaya, a déclaré «qu'il avait bien alerté, par correspondance, la fédération de l'hydraulique sur le cas de ce groupe de travailleurs qui ont été exclus des rangs de l'UGTA. Mais, personnellement, j'ai des doutes sur les intentions des responsables de la fédération qui, de connivence avec le DG de Transcanal, cherchent à écarter l'actuelle section syndicale et placer leurs hommes en prévision du congrès de wilaya. A l'heure actuelle, a ajouté M. Boudiaf, une grande tension règne au sein des travailleurs de cette unité qui menacent de déclencher des actions de revendication dans les tout prochains jours. Pour notre part, nous essayons de calmer la situation en prospectant toutes les voies susceptibles de régler le problème sans perturber le travail au sein de Transcanal». Dans l'après-midi d'hier, nous avons contacté le SG de la fédération de l'hydraulique M. Azzouz Bachir à Alger, qui nous a assuré «que les membres syndicaux qui ont été convoqués à la réunion d'hier laquelle a d'ailleurs été reportée après l'Aïd, ont été élus régulièrement, le PV de l'huissier de justice en faisant foi». M. Belhanafi, directeur de l'entreprise en question, finalement contacté en fin d'après-midi, «qui a expliqué être totalement neutre dans ce conflit syndico-syndical qu'il déplore, car l'entreprise a longtemps souffert de cette situation».
