« Il vaut mieux vaincre par la «culture», expression de la vie, que par les armes, expression de la mort. » Par ce vote positif le monde a fait un grand pas vers la reconnaissance de la culture palestinienne il ne reste plus que la reconnaissance de sa terre et elle se fera tôt ou tard. Ce plébiscite est une véritable réponse aux tergiversations des israéliens dans les négociations de paix. Leur blocage systématique contre toute avancée diplomatique pour la création d'un état Palestinien et le maintien de la construction de nouvelles colonies a poussé un grand nombre de pays à réviser leur position vis-à-vis des occupants de la Palestine dans ce vote positif de la communauté international. Les U.S.A démontrent leur acharnement contre un état Palestinien et leur protection outrancière de la politique sioniste d'Israël. Par cet entêtement leur travail de rapprochement avec le monde arabe et musulman semble désormais ruiné. Il y a bien longtemps que les gouvernements israéliens ont vidé de leur substance les accords d'Oslo. Si Israël ne reconnaît même pas le droit à la Palestine de jouir de sa culture et de son patrimoine, il n'y a rien mais vraiment rien d'autres à attendre d'elle surtout s'il s'agit d'une chose aussi importante que la paix et quand on sait que son mentor est du même avis on se demande de quelle paix on parle vraiment. Les USA ôtent le masque et derrière ce masque un pays va-t-en guerre. D'autres pays qui ont voté contre justifient leur position par l'argument que la Palestine n'avait pas de frontières clairement définies. Comme si ceux d''Israel l'étaient. Si « le vote contre » des allemands peut s'expliciter par le tribut historique qui ligote pieds et poings de ces derniers, par contre le suivisme des canadiens pour les américains reste flou vu l'énorme contribution productive du Canada à cette institution onusienne. Ce vote-sanction contre les américains et les israéliens, a mis à jour deux lois votées au début des années 1990 par le Congrès américain, qui interdisent le financement d'une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu'Etat-membre à part entière. C'est à dire couper des fonds aux Nations unies ou à d'autres organisations comme l'Unesco chaque fois qu'il y a un débat au sein de l'organisation sur le statut exact de l'Etat de Palestine. Comment comprendre cet état de fait indigne si ce n'est que de la discrimination. Puis à quoi bon de menacer cette agence de l'O.N.U qui sert l'Education, la Science et la Culture par un chantage financier aussi odieux venant d'une puissance tel que les Etats-Unis envers une UNESCO qu'elle a boycottée pendant vingt ans (1984-2003). Il faut rappeler aux américains que cette organisation n'est pas une organisation terroriste L'UNESCO a pour ambition de construire la paix à travers l'éducation, la science, la culture et la communication. Améliorer l'éducation partout dans le monde, renforcer les capacités scientifiques et technologiques au service du développement, promouvoir les sciences sociales et humaines, préserver et respecter les spécificités de chaque culture, favoriser la communication et l'information, et donc la libre circulation des idées et le partage des savoirs. Tout un programme, comment comprendre une telle déviation aveugle de la part d'une puissance de ce rang. Enfin comment accepter ce parapluie américain détraqué dans les interminables négociations de paix après un tel strip-tease de l'Oncle Sam et de son protégé dans cette culottée. Les masques sont tombés. Après les mille feuilles de route américaines de pacotille pour la paix au Moyen-Orient dont les résultats ont conduit à des milliers de colonies israéliennes de plus. Ce vote positif pour les palestiniens a dévoilé l'usage du chantage dont abuse avec outrecuidance les américains et le déclin de son influence auprès de la communauté internationale. Il faudra que le monde puisse penser désormais à une autre configuration des partenaires politique dans ce processus de paix dont les parrains seraient beaucoup plus crédibles. De par son vote pour l'adhésion de la Palestine, la France ne pouvait se mettre en contradiction avec ses principes et ceux de cette entité onusienne dont la vocation est d'œuvrer à la généralisation d'une culture de la paix au sein de la communauté internationale. Malgré la cécité de certains pays pro- israélien l'entrée de la Palestine à l'ONU par la porte culturelle de l'Unesco a une valeur hautement politique. Ainsi dans la foulée de leur adhésion à l'Unesco, les Palestiniens vont signer la Convention sur le Patrimoine mondial et ainsi pouvoir déposer des demandes de reconnaissance pour des sites dans les territoires occupés par Israël. La Palestine entend profiter de son entrée à l'Unesco comme membre à part entière pour accroître son influence sur le terrain culturel face à Israël. Une première grande et précieuse victoire diplomatique qui en appelle d'autres. Le printemps palestinien est en marche. *Universitaire-Naàma