Les corps communs de l'Education nationale vont boycotter les élections des délégués des œuvres sociales prévues le 7 décembre prochain dans les établissements scolaires. La décision a été prise par le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'Education nationale (SNCCOPEN), fortement représenté à travers le territoire national, à l'issue d'une AG extraordinaire tenue dans la ville de Chlef. L'organisation syndicale a exprimé, dans un communiqué, son «profond mécontentement» face à la détérioration des conditions de travail des corps communs et des ouvriers professionnels. Le président du bureau national, Ali Bahari, a, dans une brève intervention, promis de durcir le mouvement de contestation en appelant les corps communs à serrer les rangs pour arracher leurs «légitimes» revendications professionnelles. Le syndicat a ainsi décidé de tenir un sit-in devant le Palais du gouvernement pour montrer leur détermination à aller jusqu'au bout de leur mouvement de contestation. Les revendications des corps communs tournent autour de l'obtention du titre de «travailleurs de l'Education» conformément au décret exécutif 315/08, la révision de la classification des corps communs et de leurs salaires, l'augmentation de la prime de rendement à 40%, le droit à la formation continue, la révision des horaires, le droit à la retraite après 25 ans de service et une stricte délimitation des missions des ouvriers professionnels. Les corps communs veulent aussi la libération de la nouvelle grille des salaires, le versement par les œuvres sociales d'un mois de salaire de réserve, l'organisation d'un mouvement de personnel entre les établissements scolaires, l'indemnisation des travailleurs réquisitionnés durant les examens, l'application de la note de titularisation et l'ouverture de nouveaux postes budgétaires. Ils demandent également la révision à la hausse des primes dites essentielles : la prime de danger, nécessaire aux laborantins qui manipulent des produits chimiques, la prime de transport, la prime de rendement ainsi que la prime de service permanent. La plateforme de revendication inclut également «le relèvement du point indiciaire à 100 dinars, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 et la titularisation des contractuels, des ouvriers professionnels et des agents de sécurité». Concernant l'appel à une journée de grève le 27 novembre lancé par la coordination nationale des corps communs et des travailleurs professionnels de l'éducation, affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le syndicat autonome a appelé les corps communs à ne pas prendre part à ce mouvement. Le syndicat a aussi mis en garde contre «les manipulations de certains cercles qui veulent se servir des corps communs pour assouvir leurs intérêts étroits». «Le SNCCOPEN n'est concerné ni de près ni de loin par la grève du 27 novembre 2011. Notre syndicat ne tolérera jamais que les corps communs deviennent une carte de pression dans les mains de certaines organisations syndicales», précise le syndicat autonome dans ce communiqué de presse.