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Algérie-France: L'UPM revient
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 11 - 2011

L'Union pour la Méditerranée (UPM) est revenue hier à Alger par la voix de deux présidents de chambres de Commerce françaises, venus expliquer aux institutions publiques et entreprises algériennes, les missions et les objectifs de l'IMeder.
L'IMeder, l'Institut méditerranéen des énergies renouvelables a été créé le 11 juin 2009, dans le sillage de l'initiative politique sarkozienne, l'UPM. Il compte 11 membres dont la Chambre syndicale nationale des énergies renouvelables et le parc technologique de Tunisie ainsi que l'Association marocaine des industries solaires et éoliennes. La chambre de Commerce et d'Industrie régionale Languedoc Roussillon (Montpellier) et la CCI de Perpignan, dans les Pyrénées Orientales, le sont aussi. Leurs présidents respectifs ont décidé de le présenter aux institutions et entreprises algériennes spécialisées dans les énergies nouvelles ainsi que dans les industries amont et aval. Leur mission a débuté mardi dernier à partir de l'Oranie, plus précisément Mostaganem et Relizane parce que, dit le président de la CCI régionale Languedoc Roussillon, «leurs entreprises sont venues nous voir à Perpignan.» Il y a aussi cette pointe de nostalgie que ne doit pas cacher le maire de Perpignan né, dit le président de la CCI de la région, Jean-Pierre Navarro, «à Mostaganem.» D'ailleurs, les deux villes sont jumelées depuis octobre dernier. Mais aussi «dans le jardin de l'Algérie du moins dans cette région, il y a énormément d'agriculture, les perspectives présentes sont très, très importantes,» affirme le président de la CCI Montpellier. «On doit voir ensemble, s'il y a moyen d'exporter, il y a 1,5 millions de tonnes de marchandises, c'est important de collaborer entre nous évidemment avec tout ce que cela exige comme normes et qualité européennes,» précise-t-il.
Bernard Fourcade qui est aussi président de l'IMeder et son homologue Jean-Pierre Navarro, se sont fait accompagner dans cette première mission qui prend fin aujourd'hui, par 7 patrons d'entreprises françaises spécialisées dans le domaine. Des rencontres ont eu lieu hier à Alger avec des entreprises nationales activant dans le même créneau. «L'IMeder est une association qui a pour objectif de fédérer le monde professionnel des énergies renouvelables, autour de projets collaboratifs intégrant des acteurs publics et privés mais aussi des centres de formation, des laboratoires de recherche, sur les territoires des 44 pays de l'Union pour la Méditerranée,» a-t-on appris auprès d'eux, au cours d'une conférence de presse qu'ils ont animée au siège d'Ubifrance, à El Mouradia. Soutenue dans sa tâche par le patron d'Ubifrance, Alain Boutebel, la délégation française a ainsi réussi à sauter le pas et venir en Algérie pour faire connaître «la vocation de l'IMeder (qui) est de contribuer au développement économique aussi bien des territoires que des entreprises.»
L'ALGERIE «CE MAILLON MANQUANT»
Il se veut être -comme il l'est pour entre d'autres pays, le Maroc et la Tunisie- «une source de contact, et incite aux échanges entre les entreprises des pays de l'Union pour la Méditerranée.» Pour son équipe dirigeante, l'Algérie était «ce maillon manquant» d'une chaîne qu'ils veulent bien solide dans le pourtour méditerranéen. «L'IMeder c'est l'ingénierie de projet et la recherche et développement,» font-ils savoir. «Il conseille les porteurs de projets, leur apporte une expertise, conçoit des programmes collectifs et facilite le montage de partenariats internationaux.» Il accueille, disent-ils «des organismes de droit public, mais aussi des structures professionnelles, des pôles de compétitivité, des clusters, des entreprises, des parcs technologiques, des centres de formation et des laboratoires de recherche.» Autre mission «il organise des colloques, séminaires, expositions sur les thématiques fortes dans les différents pays de l'Union pour la Méditerranée.» Il supervise aussi des formations parce qu'est-il estimé «le développement des EnR sur le bassin méditerranéen ne peut se faire sans l'apport de la formation.» Elle peut être «technique, mais aussi managériale (…), diplômante ou qualifiante.» Les Français proposent ainsi d'«aider les entreprises des deux rives à leur faire prendre des marchés moyens puisqu'il s'agit de PME qui n'ont pas véritablement les moyens pour s'intégrer dans les grands projets comme Dessertec,» explique Bernard Fourcade. Pour lui «c'est un moyen efficace pour développer l'économique et l'emploi par les PME au lieu d'avoir de grosses entreprises chinoises par exemple.»
LE RETOUR DISCRET DE L'UPM ?
L'IMeder s'active d'ailleurs, dit-il «à créer une plate-forme collaborative d'échanges qui accueillera des acteurs publics et privés des 44 pays de l'UPM.» Ce qui permettra, selon lui à des projets collaboratifs de voir le jour. Les entreprises peuvent prétendre, indique-t-il «à des informations les plus actualisées possibles en plus des possibilités de contacts pour des projets et des partenariats financiers.» Il pense que les acteurs institutionnels publics ont la possibilité de coordonner les projets, d'où la nécessité pour «l'IMeder de sensibiliser tous les Etats membres de l'UPM à cette politiquer énergétique.» L'Institut labellise les projets collaboratifs. «Il existe 6 en cours entre des entreprises françaises, marocaines et tunisiennes,» fait-il savoir. Autre objectif alors «accélérer les transferts de technologie tout en développant les flux intra méditerranéens et les relations Nord/Sud.» Prochain appel à projet collaboratif «en janvier 2012.» En attendant, Djerba la tunisienne abrite une opération pilote en matière d'énergies renouvelables «pour avoir de l'eau chaude dans les établissements à partir du soleil mais aussi de l'eau froide,» indique Fourcade. Il rappelle l'existence d'un plan solaire algérien important «qui a été mis en place et pour lequel l'Etat consacre 1% des ressources pétrolières.»
L'IMeder tiendra son prochain conseil d'administration en décembre prochain et espère «y accueillir avec grand plaisir 1, 2 sinon 3 institutions algériennes spécialisées dans les EnR,» dit-il. Il estime qu' «on est tous gagnant la dedans en plus, on protège la planète pour nos enfants et on protège notre héritage.»
Dans l'optique de toutes ces missions et objectifs, L'IMeder repose sur le plan solaire méditerranéen (PSM) et sur «la mise en réseau de partenaires économiques et institutionnels des pays de l'UPM.» Mise en veilleuse dès son lancement en raison de réticences politiques profondes entre autres algériennes, l'UPM revient discrètement dans le discours français distillé aux pays de la rive sud. L'UPM est donc relancée par des méthodes et moyens présentés comme étant économiquement «nécessaires et gagnants pour les deux rives.» L'IMeder semble en être une puisqu'il est né, sous ses auspices. Interrogés à ce sujet, ses animateurs ont affirmé que leurs missions sont détachées de celles assignées à l'UPM. On susurre pourtant en aparté qu'avec le Maroc et la Tunisie, «on n'a pas de problème à ce sujet, ils acceptent, mais en Algérie, on entend des dents grincer.» D'autant, comme dernier point dans leur communiqué de presse, que «l'IMeder a pour ambition d'établir des nouveaux modes de gouvernance et de fonctionnement à l'échelle du pourtour méditerranéen, en développant les actions et réseau et en assurant une dissémination des expériences réussies (…).»


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