La grève des hospitalo-universitaires risque de se poursuivre au vu des résultats «négatifs» auxquels sont arrivés les représentants du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et le secrétaire général du ministère et le chef de cabinet du ministre de la Santé. Aucune décision n'a été prise pour le moment, mais les échos provenant des assemblées générales (AG) des grévistes, tenues hier dans les CHU du Centre, laissent présager une continuation, sinon un durcissement du mouvement. Selon le Pr. Djidjeli, président du SNPDM, «il n'y a eu aucune avancée» à l'issue de la réunion avec les représentants du ministère. Quant aux AG organisées hier matin, elles ont toutes décidé de «maintenir la revendication d'une commission d'enquête sur la gestion du médicament et l'installation urgente de l'Agence nationale du médicament», ajoute notre interlocuteur. Pour le régime indemnitaire, les revendications sont également maintenues étant donné que ce qui a été proposé par le ministère de la Santé «est en deçà de ce qui est demandé». Globalement, les AG «ont demandé à continuer le mouvement de grève». Quant aux modalités de ce mouvement, «elles seront décidées lors de la réunion du Conseil national du Syndicat qui devrait se réunir ce jeudi», indique Pr. Djedjeli. Dans ce cadre, lors de l'AG tenue hier matin à l'Institut des sciences médicales d'Oran (ISM), tous les intervenants ont été unanimes pour durcir le ton. Selon les grévistes, le recours à des formes plus radicales est devenu nécessaire. Un membre du syndicat a soulevé l'une des revendications centrales, à savoir la prime hospitalière, une indemnité décidée par les deux ministères de tutelle et qui demeure otage de la chefferie du gouvernement, le Premier ministre n'ayant pas encore signé le décret d'application. Les participants ont préconisé de recourir à l'arme pédagogique pour faire valoir les revendications formulées depuis longtemps, comme celle de la prime qui date de 2009. Selon Dr Benatta, la solution est entre les mains du Premier ministre qui devra débloquer la situation en signant le décret concernant la chefferie d'unité, d'une part, et, de l'autre, concernant le régime indemnitaire, précédé pourtant par des PV et des accords conclus avec les deux tutelles. Pour lui, le signal donné n'a pas été concluant et la base est en train de revendiquer la radicalisation comme le boycott des examens de DEMS qui auront lieu entre janvier et mars 2012. Cette proposition sera présentée demain lors du Conseil national du syndicat qui se tiendra à Alger et à l'issue duquel les suites à donner à cette protestation seront connues. Par ailleurs, les hospitalo-universitaires de Constantine, affiliés au syndicat national des enseignants et chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), nouvelle organisation issue de la fusion des deux syndicats des professeurs docents et des maîtres assistants des sciences médicales, ont tenu hier une assemblée générale au CHU de Constantine. Faisant le bilan de ces journées de grève, les participants se sont «félicités que leur mouvement ait connu une réussite totale, puisque la grève a été suivie à 99 %», ont-ils estimé. Et à l'unanimité, ils ont décidé de durcir leur mouvement en passant à une autre étape. «C'est-à-dire, nous a expliqué hier le docteur Kitouni, secrétaire général du bureau de Constantine, nous continuerons la grève dans la santé la semaine prochaine et nous allons proposer à notre bureau national, au cours de la réunion de jeudi prochain, d'étendre celle-ci au volet universitaire». Toutefois, le porte-parole du SNECHU a signalé un problème au niveau de la pédiatrie de Sidi-Mabrouk où le directeur de l'établissement a décidé d'opérer des ponctions sur les salaires des grévistes. «Nous dénonçons cette attitude d'intimidation, a déclaré le docteur Kitouni, parce que c'est une grève nationale et légale».