A Béni-Izguen, la procession des chandelles à huile est une noble tradition séculaire pour marquer la célébration de la fête du Maoulid Ennabaoui. Par rapport aux six autres villes millénaires du M'zab, cette ville sainte se distingue par l'organisation, tous les ans, de la procession des chandelles à huile, à l'occasion du Maoulid Ennabaoui. Les préparatifs vont déjà bon train au sein de toutes les familles Béni-Izguenoises. Elle commencent en fait deux à trois mois avant le jour «J». Ce jour-là, dès la prière du maghreb, la ville sainte, admirablement illuminée, se transformera en un véritable atelier harmonieux où chaque membre de famille, qu'il soit nourrisson ou vieillard, se mobilisera pour se pouvoir d'un chandelier plein d'huile, qui sera adroitement emmené à la mosquée «El-Atik» le soir du Maoulid Ennabaoui. En tenue de fête, accompagnés de romances envers notre Prophète «Mohamed, le grand salut d'Allah sur Lui», les porteurs dirigeront leur chandelier jusqu'à la Mosquée où leur contenu d'huile sera délicatement versé dans de grands contenants. Anciennement, cette énorme quantité d'huile recueillie servait à éclairer la ville une année durant. D'autre part, dès la tombée de la nuit, des bougies aux différentes formes, tailles et poids s'allumeront et seront portées par des enfants qui arpenteront en cortège les ruelles de l'ancienne ville en direction de la mosquée «El Atik» où sera apprêtée une longue soirée marquée par des ritournelles religieuses «El-Madayihs» fredonnés par l'ensemble de l'assistance. Lors de tels évènements de la célébration du Maoulid Ennabaoui, les maisons abritent à leur tour des veillées religieuses. Chapelet à la main, les mamies, entourées de leurs petits-enfants, évoquent avec nostalgie les principes et les origines du Maoulid Ennabaoui de manière à encourager la préservation de cette centenaire tradition et de protéger, ainsi, ces chaleureuses œuvres culturelles.
