Le prochain sommet arabe à Baghdad, les relations algéro-irakiennes, la situation actuelle en Irak, les investissements, les détenus algériens, ont été les principaux thèmes abordés par l'ambassadeur d'Irak en Algérie, M. Oudaï Kheir Allah, lors d'une conférence de presse tenue hier à l'hôtel Houna à Oran. Avant de répondre aux questions des journalistes présents, l'ambassadeur irakien s'est longuement étalé sur la situation de l'Irak après le départ des troupes américaines, et les événements qu'a connus le monde arabe. «Malgré la désinformation de médias arabes, l'Irak par la volonté de son peuple a réussi à chasser les occupants américains. Aujourd'hui nous entamons un processus visant à redonner à l'Irak la place qui est la sienne sur la scène arabe et internationale. Certains pays, malheureusement arabes, ne veulent pas voir un Irak stable, c'est pour cela qu'ils n'hésitent pas à user de tous les moyens pour annihiler le processus démocratique enclenché dans notre pays », assure le diplomate irakien. Il a assuré qu'il n'y a pas de guerre confessionnelle en Irak « contrairement à ce que certains médias arabes veulent faire croire ». M. Oudaï s'est interrogé pourquoi tous les regards sont focalisés sur l'Iran alors que personne n'ose parler des crimes que commet quotidiennement Israël. Abordant les actes terroristes en Irak après le départ des troupes américaines, l'ambassadeur irakien a indiqué que ce qui se passe en Irak n'est pas le fait uniquement d'Al-Qaïda, mais des hautes sphères au sein même du pouvoir sont directement impliquées dans ces attentats et citera à titre d'exemple le vice-président de la République Tarak El Hachemi poursuivi pour être impliqué dans plus de 150 attentats. «Ce qu'il y a lieu de retenir c'est que la situation en Irak s'est nettement améliorée ces deux dernières années», assure l'ambassadeur. En réponse aux questions des journalistes, le diplomate irakien a rappelé l'excellence des relations algéro-irakiennes, annonçant dans la foulée la réouverture dans les tout prochains jours de l'ambassade algérienne à Bagdad. « Cela devrait permettre d'insuffler un sang nouveau aux relations bilatérales, notamment en matière d'investissements». A ce propos, le même interlocuteur a souligné que hormis le patron de Cevital, qui s'est manifesté, les investissements algériens restent en deçà des attentes des deux pays. A une question sur la libération des détenus algériens en Irak, M. Oudaï a précisé que leur libération reste tributaire d'une convention entre Alger et Bagdad dans ce domaine. «Une convention qui n'existe pas entre nos deux pays», assure le même responsable qui souligne néanmoins que l'Algérie et l'Irak ont fait preuve d'une volonté commune pour la signature d'une convention dans ce sens. Selon M. Oudaï, seuls 13 Algériens sont détenus en Irak, une partie d'entre eux pour terrorisme. Pour ce qui est du prochain sommet arabe, l'ambassadeur irakien indique qu'un émissaire irakien sera à Alger le 29 mars pour remettre une invitation au président de la République. « Hormis la Syrie, dont le cas est particulier, tous les pays arabes seront présents, et nous espérons la présence du président Bouteflika», ajoute le diplomate irakien qui affirme que ce sommet sera une occasion pour remettre les pendules à l'heure au sein de la Ligue arabe au moment où des pays se sont octroyés le pouvoir de décision. «Le sommet aura bien lieu à Bagdad et l'Irak reprendra sa place et sa force de décision au sein de la Ligue arabe». Pour conclure, le diplomate irakien a mis en exergue les efforts consentis pour la reconstruction de l'Irak et les grands projets en cours, l'amélioration des conditions de vie des citoyens irakiens.