Lors d'une audition, mercredi par la Commission des forces armées de la chambre basse du Congrès américain, le Haut Commandant des forces américaines pour l'Afrique (Africom), le général Carter Ham, a reconnu que les pays africains sont les «mieux placés» pour relever les défis de sécurité en Afrique. Toutefois, le responsable américain a indiqué que des «progrès considérables» ont été réalisés en partenariat avec notamment les pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) dans la lutte contre le terrorisme. Selon le général Ham, tous les efforts d'Africom sont guidés par deux principes : le premier est qu'une Afrique sûre, sécurisée et stable est dans l'intérêt des Etats-Unis, le second est que les Africains sont les mieux placés pour relever les défis de sécurité en Afrique. Evoquant la coopération pour l'année 2012 , M. Ham a souligné que l'Africom s'efforcera de «tirer parti des relations existantes et d'établir de nouveaux partenariats en Afrique afin de renforcer les capacités de défense des pays partenaires pour mieux leur permettre d'assurer leur propre sécurité, tout en renforçant la sécurité et la stabilité régionale». Il a ainsi avancé que conformément au Guide de défense stratégique des Etats-Unis, il continuera à focaliser son attention sur la lutte contre les organisations extrémistes violentes. M Ham a, d'autre part, affirmé que les Etats-Unis sont de plus en plus liés aux Etats africains et aux organisations régionales du continent à travers le partage des intérêts économiques, politiques et sécuritaires, y compris les engagements pour la consolidation des progrès démocratiques et économiques réalisés ces dernières années. Pour le patron d'Africom, l'accélération de la croissance économique réalisée par l'Afrique depuis une décennie, combinée à l'accès à la démocratie par un certain nombre de pays africains en 2011, se traduira par «l'augmentation de l'importance stratégique de l'Afrique pour les Etats-Unis». Le même responsable a signalé que la tenue d'élections législatives et présidentielles en 2012, dans une vingtaine de pays africains, pourrait «entraîner une nouvelle dynamique politique et sécuritaire» en Afrique. Soutenant devant le Congrès que durant l'année 2011, des «progrès considérables» ont été réalisés en matière de capacités et de coopération avec les partenaires régionaux dans la lutte antiterroriste, le général américain a cité «les efforts de coopération de l'Algérie, du Niger, du Mali et de la Mauritanie dans la lutte contre AQMI». Pour M. Ham, «les problèmes-clés de sécurité» pour Africom et ses partenaires sont les activités d'Al-Qaïda et de ses affiliés au Maghreb et au Sahel ainsi qu'en Afrique de l'Est. A ce propos, le patron de l'Africom dira que le trafic illégal, notamment la prolifération des armes, le trafic de stupéfiants et des êtres humains à travers l'Afrique et son lien avec les organisations extrémistes violentes, constituent une menace importante à la stabilité régionale et aux intérêts nationaux des Etats-Unis. Abordant la lutte contre le terrorisme et les organisations extrémistes violentes, M. Ham a souligné qu'AQMI continue d'accroître ses activités en Afrique du Nord et de l'Ouest, tout en collectant de grosses sommes d'argent par le biais d'enlèvements contre rançon. «Il y a des indications claires qu'AQMI est désormais impliquée dans le trafic d'armes en provenance de Libye», a-t-il souligné, ajoutant que «les bouleversements politiques en Libye et en Tunisie ont créé des opportunités pour AQMI poury établir de nouveaux refuges». Il a également ajouté que «l'Algérie et le Niger, conscients de la menace de trafic d'armes en provenance de Libye, coopèrent désormais pour sécuriser leurs frontières». A ce titre le général américain a rappelé qu'en janvier 2012, l'Algérie avait intercepté un convoi de quatre véhicules qui transportaient plus de 100 fusils d'assaut, deux lance-roquettes (RPG) et des munitions, soupçonnés d'être d'origine libyenne. Lors de son audition, M. Ham a également abordé la question du siège de l'Africom, en précisant que la décision finale sur l'emplacement du siège avait été reportée pour 2012 par l'ex-secrétaire à la Défense Robert Gates. A ce propos, il a souligné que les services du secrétaire à la Défense mènent actuellement une étude approfondie des facteurs qui doivent être pris en compte dans le choix du siège. En attendant, affirme le général Ham, l'Africom «continuera à accomplir ses missions à partir de Stuttgart».