« Dites à la mairie de nous garantir l'évacuation des commerçants informels qui se trouvent implantés à quelques dizaines de mètres de nos carrés, et nous pourrons ouvrir normalement demain dimanche», nous a affirmé hier un commerçant bénéficiaire de décision d'attribution dans le marché couvert du centre-ville d'El-Khroub. En réponse, le président de l'APC, M. Hmaizia, que nous avons contacté ensuite, a laissé entendre que les intéressés risquent de se voir retirer le bénéfice des stands et remplacés par ces mêmes commerçants informels s'ils n'ouvrent pas officiellement aujourd'hui pour commencer à travailler normalement. Voilà donc que les commercants du marché couvert Emir Abdelkader, dont les travaux de réhabilitation sont terminés, et la commune se livrent à un bras de fer autour de l'éradication des marchands informels. Situé en plein centre de la ville du Khroub, le marché couvert, qui a bénéficié d'une opération de réhabilitation dont les travaux ont démarré il y a environ 18 mois, a été retapé à neuf pour la somme de 1 milliard de centimes, a déclaré le maire. Il comporte 38 carrés et 19 d'entre eux ont été attribués mardi passé à leurs occupants originels qui ont reçu les décisions d'attribution avec pour consigne de commencer officiellement à activer à partir d'aujourd'hui dimanche 1er avril. Les 19 autres carrés seront attribués au fur et à mesure de la régularisation de la situation juridique des ayants droit des attributaires anciens qui sont décédés entre-temps, a expliqué le P/APC du Khroub. Mais les occupants de ce lieu de négoce sont réticents à ouvrir, prétextant que les activités de la faune de marchands informels situés dans les environs immédiats les gênent considérablement et qu'il fallait que les autorités locales s'occupent d'abord de l'éradication de ces commerçants avant de les obliger à ouvrir. « Et comment, nous a expliqué hier l'un de ces commerçants réguliers, en l'occurrence M. Ghodbane, nous avons protesté lors de la rencontre que nous avons eue avec le maire, le chef de daïra et les représentants de la sûreté, en exigeant l'application des dispositions du code du commerce qui stipulent qu'il doit exister une distance d'au moins 500 mètres entre commerçants de même catégorie, mais voilà, les marchands informels pullulent à proximité de notre marché et se trouvent implantés en grand nombre à moins de 100 mètres du marché couvert. Nous risquons donc d'être noyés dans leur anarchie ! ». Sur un autre plan, les attributaires de carrés n'ont pas caché leur satisfaction à propos des conditions de travail offertes dans leur marché tout neuf (hygiène, sécurité, éclairage, eau courante, etc.). Mais ils se sont plaints que le cahier des charges confectionné par la mairie pose également problème puisque chaque commerçant, pour prétendre entrer officiellement en possession de son carré, doit verser à la mairie un cautionnement de 3 millions de centimes et payer 3000 dinars par mois. C'est pour cela qu'ils promettent d'avoir de chaudes explications avec les autorités locales qui viendront ce matin, accompagnées du directeur du commerce de wilaya, pour leur remettre les contrats de location provisoire et les cahiers des charges.