Un avis émanant du wali vient d'être placardé sur les façades du siège de l'APC de Kouba. Il mentionne l'annulation des décisions d'attribution des étals au sein du nouveau marché de proximité aménagé dans un espace attenant à la station urbaine « Les néfliers ». Le même avis signale aussi le report de l'attribution à une date ultérieure, sans doute pour des raisons inhérentes aux élections législatives. Plusieurs commerçants informels, natifs de Kouba et ayant exercé aux abords du stade Benhaddad, ont affirmé que des copies de décision d'attribution des étals ont été confiées à un jeune du quartier. « Celui-ci a été chargé par le maire lui-même de remettre les décisions aux attributaires. La remise des documents a été effectuée vers minuit dans un kiosque qui jouxte le siège de la banque. Cette manière que nous contestons paraît très douteuse », a précisé un de ces jeunes commerçants. D'après cet interlocuteur, en tant qu'institution, l'APC est constituée entre autres, d'un service économique ayant la possibilité d'étudier les différents cas. « Ce service a la compétence d'étudier les dossiers déposés. Il se peut aussi qu'une commission en soit dégagée pour aboutir à la désignation des attributaires méritants. Pour cette raison, nous refusons qu'une personne étrangère à l' APC puisse consulter nos dossiers », a-t-il fait remarquer. Conçu pour contenir initialement 120 étals, le marché de proximité n'a pas été réalisé dans les meilleurs délais. « Comme nous exercions illégalement en squattant les trottoirs, nous avons attendu une telle réalisation depuis 2003. Voilà quatre années déjà et ce n'est pas fini. Pourtant, il ne s'agit pas des tours de l'AADL pour prendre tout ce temps, ce n'est qu'un petit marché de proximité ! », a reconnu un marchand illégal. Notre interlocuteur a reconnu que lui-même ainsi que les autres vendeurs informels ont fait l'objet de plusieurs saisies de marchandises par la force publique. « Je suis un des premiers commerçants informels de Kouba. Lors d'une intervention, la police m'avait saisi une marchandise estimée à 10 100 DA. On m'avait même dressé un procès-verbal. Pourtant, je n'ai pas d'autres occupations », a t-il relaté. Foisonnant dans le même ordre d'idées, un autre contestataire a tenu à dénoncer : « Avec l'aménagement de ce marché, le maire prétend créer des emplois. C'est faux ! Nous avons exercé illégalement des années durant sur la voie publique. Tout ce que nous demandons, c'est d'exercer dans la légalité, du moment que la structure commerciale publique existe. » Entre temps, le nombre des étals a été revu à la hausse pour atteindre 220 étals. Sa mise en service a été reportée à maintes reprises. Au mois de décembre 2006, le P/APC a fait une déclaration rapportée par El Watan : « Le marché de proximité, dont l'aménagement s'inscrit dans la lutte contre le commerce informel, sera fonctionnel au courant de ce mois. » Présentement, le nombre d'éventaires démontables installés au sein du marché est estimé à 260. Chaque éventaire est étalé sur une superficie estimée à 4 m2. Néanmoins, les commerçants informels se maîtrisent. « Nous gardons notre calme par respect aux élections législatives. Mais au début de la semaine prochaine, s'il s'avère que notre cas ne sera pas résolu, le recours à certaines méthodes ne sera pas exclu », fulminent certains vendeurs protestataires. Toutefois, nos tentatives pour contacter l'APC de Kouba, ont été vaines.