Dans le cadre de la lutte contre le commerce informel, la wilaya d'Alger avait dans un passé récent lancé un plan d'envergure pour la réalisation de 23 marchés couverts, 43 autres de proximité, dont le coût avoisinerait les 32 milliards de centimes, et un marché de gros en agroalimentaire qui a coûté 31 millions de dinars. Un cadre législatif et réglementaire pour renforcer la pérennité de ces espaces commerciaux légaux a été pris en compte. Rappelons que cette action avait débuté en 2004, l'année où la direction du commerce a recensé quelque 96 marchés informels sur le territoire de la wilaya et près de 7100 commerçants illégaux qui exerçaient dans ces espaces informels. A l'heure où les pouvoirs publics devraient voir les premiers résultats de cette action se concrétiser sur le terrain, le problème persiste. A trop vouloir se fier aux statistiques données par les officiels, on aurait tendance à penser que la situation s'est améliorée. Il n'en est rien. Dans presque toutes les communes de l'Algérois, les marchands illicites pénalisent par leur présence impromptue les autres marchands légaux, « alors que nous nous acquittons périodiquement de nos charges auprès des services des impôts et ceux chargés de la collecte des baux, les autres commerçants informels profitent de leur situation d'illégalité pour écouler leurs marchandises sans pour autant débourser le moindre sou », dira un marchand de fruits et légumes au marché de Réghaïa. La même situation prévaut également dans la commune de Rouiba où des indus occupants squattent l'espace immédiat du marché couvert pour étaler leurs marchandises. A Bordj El Bahri, la commune a bénéficie de deux projets de marché de proximité, celui des Ondines est achevé à 100%, mais ses étals n'ont pas fait objet d'attribution à ce jour. Les responsables locaux affirmeront, toutefois, qu'ils seront bientôt attribués, mais ne daignent cependant pas révéler les raisons de ce retard. Quant au marché couvert, qui a été réalisé au quartier Coco Plage, il n'a pas encore été attribué. Selon un responsable local, sa façade, qui se trouve face à une cité d'habitation, serait à l'origine du retard constaté dans l'attribution ; et en attendant que cette opération soit effectuée, les marchands illicites ont toujours pignon sur rue, surtout à la cité Cosider et à Quahouet Chergui. A El Marsa, le marché de proximité a été totalement achevé, mais les marchands, qui occupent illégalement les artères de la ville défigurant ainsi son aspect touristique, refusent carrément de s'y installer pour cause « de non rentabilité ». Le nouveau P/Apc nous dira que « la municipalité a pris toutes les dispositions pour attirer ces commerçants illicites vers le marché. Nous allons ainsi prochainement installer des étals et réaliser les travaux de bitumage de l'accès au marché qui s'étend sur 40 m2 ». Avant d'ajouter : « Nous espérons que les marchands vont prendre possession des lieux, parce que le marché a coûté 1 milliard de centimes à la collectivité ». A Bordj El Kiffan, les marchés de proximité ne sont également pas opérationnels. A Bateau Cassé, dans la cité Ali Amrane, le marché de proximité, qui compte 73 étals et qui a coûté les 6 millions de dinars, n'a pas ouvert ses portes. Cependant, selon le P/APC de Bordj EL kiffan : « La liste des exploitants a été confectionnée durant le précédent mandat et nous avons entamé son aménagement en étals ». A la cité Faïzi, 88 locaux ont été réceptionnés également durant le mandat passé, mais paradoxalement, ils n'ont pas fait l'objet d'attribution. « Le retard est dû au fait que 35 des bénéficiaires, qui occupent actuellement des locaux vétustes à proximité du marché, réclament des actes de propriété en guise d'équivalence à leurs anciens locaux dont ils sont propriétaires ou du moins des locaux de superficie égale », soutient le maire. Ajouter à cela, l'existence dans la même commune de deux projets de 100 locaux commerciaux chacun, à Dergana et à Verte Rive et qui sont en cours de réalisation. Ces projets permettront d'éradiquer le marché informel du centre-ville de Bordj El Kiffan sur un espace qui est considéré comme étant un atout touristique pour la commune. Par ailleurs, à Mohammadia, dans la commune d'El Harrach, il existe un marché couvert des plus beaux qui soit d'un point de vu architectural, il se trouve hélas ceinturé par les étales des marchands illégaux de fruits et légumes, de sorte que l'accès à sont enceinte devient très difficile pour les clients qui s'y rendent. Cette situation a cependant contraint les commerçants qui occupent des locaux au niveau de ce marché à changer de marchandise, on peut ainsi y trouver toute sorte d'articles proposées a la vente sauf les fruits et légumes. Le laisser-faire des pouvoirs publics face à la prolifération du commerce informel va certainement perpétuer le préjudice porté et aux collectivités locales et aux citoyens, dont le cadre de vie se trouve considérablement altéré.