Les membres présumés d'une bande spécialisée dans les agressions et les vols de voitures qui a fait de la Corniche son secteur de prédilection durant la saison estivale écoulée étaient hier devant le tribunal criminel d'Oran. Les trois mis en cause comparaissaient pour association de malfaiteurs et vol qualifié. Plusieurs forfaits sont à l'actif de cette bande, parmi lesquels les agressions perpétrées contre un opérateur dans le tourisme, un avocat, un propriétaire d'une agence de location de voitures et un médecin. La chute de ce gang a eu lieu grâce à une minutieuse enquête menée par la brigade de gendarmerie nationale d'Aïn El-Turck. En exploitant les possibilités qu'offrent les nouvelles technologies de communication, les enquêteurs ont pu identifier les malfaiteurs et localiser leur lieu de résidence, Relizane en l'occurrence. L'enquête a sérieusement démarré quand le nom et les coordonnées de celui qui a acquis le téléphone portable d'une des victimes, à savoir un médecin habitant et exerçant à Aïn El-Turck, ont été connus grâce à un travail de recoupement avec l'IMEI (une sorte de numéro de châssis se trouvant dans chaque téléphone mobile). Une fois les soupçons portés sur une personne précise, la compilation du relevé des appels téléphoniques d'un membre de la bande a été un moment crucial dans l'enquête. En effet, ce travail a permis d'établir avec exactitude la corrélation entre la date et l'horaire d'un appel téléphonique avec un endroit où une agression et vol de voiture ont été commis. Forte de ces éléments, la brigade de gendarmerie d'Aïn El-Turck a procédé à l'arrestation de trois mis en cause. Parmi les victimes, le propriétaire d'une agence de location de voitures. Un de ses véhicules, loué à un membre de cette bande, a été retrouvé accidenté et abandonné aux environs de Relizane la nuit du 6 au 7 juin dernier. Les enquêteurs ont établi que le véhicule en question a servi au vol de la voiture de marque Atos appartenant à un autre citoyen sur la route reliant Aïn El-Turck à la Madrague dans la même soirée du 7 juin 2011. Les mis en cause se sont fait passer pour des policiers en civil afin d'obliger leur victime à s'arrêter pour un contrôle fictif. L'Atos, qui sera endommagé lors d'un accident, sera vendu à un tôlier pour 16 millions de centimes. Ce dernier, accusé de recel, demeure en état de fuite. 12 ans de réclusion ont été requis contre les trois accusés détenus, qui ont nié en bloc les faits retenus contre eux. A l'issue des délibérations, ces derniers ont été condamnés à 8 ans de réclusion. Leur complice en fuite a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle par contumace.